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Rencontre avec Pauline Déroulède, joueuse en tennis fauteuil française

Lors d’une interview exclusive nous avons eu la chance de faire la connaissance de Pauline Déroulède, une jeune femme pétillante à la détermination communicative. La championne de France de tennis fauteuil nous fait part de son combat, de ses engagements ainsi que de ses objectifs sportifs à venir.

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Pauline Déroulède : Je m’appelle Pauline Deroulede, j’ai 31 ans et je suis joueuse en tennis fauteuil et mon objectif c’est les Jeux Paralympiques de Paris en 2024.

 

Quel est votre palmarès ?

Pauline Déroulède : Je suis championne de France, double championne de France, n°1 française et 16ème mondiale.

 

Quand et comment avez-vous commencé le tennis fauteuil ? Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette discipline ?

Pauline Déroulède : J’ai commencé le tennis fauteuil il y a 3 ans, à la suite d’un accident que j’ai eu il y a 4 ans dans lequel j’ai perdu ma jambe.

“Lorsque j’ai eu cet accident (quelques heures après) j’ai décidé de viser les jeux de Paris.”

J’ai choisi le tennis parce que cela a toujours été mon sport. Je le pratiquais déjà debout et je savais qu’en compétition handisport cela se pratiquait en fauteuil. Il m’a fallu un petit temps d’acceptation. C’était compliqué pour moi de me dire que le sport que j’avais toujours pratiqué debout j’allais devoir le faire en fauteuil… Mais quelques mois après l’accident en 2019,  j’ai essayé et j’ai fait de bonnes rencontres. La fédération française de tennis m’a détecté et proposé une structure d’entraînement. 1 an à peine après l’accident déjà, je commençais l’entraînement dans une structure de haut niveau.

 

Crédit photo : Pauline Déroulède

En quoi consiste votre entraînement quotidien ?

Pauline Déroulède : Lorsque je ne suis pas en compétition à l’étranger je m’entraine tous les jours du lundi au vendredi entre 2 et 4h de tennis par jour et 2h de physique par jour. C’est assez intensif quand je suis en période foncière* comme c’est le cas en ce moment. Sinon je voyage énormément pour les compétitions internationales.

*Période de reprise d’entraînements après une coupure ou en début de saison.

 

Quel est votre meilleur souvenir sportif ? 

Pauline Déroulède : Je pense que l’un des plus récents remonte à mes premiers championnats de France l’année dernière. C’était mon premier titre 2 ans après avoir commencé la pratique.  

“Il y avait toute ma famille, tous mes amis qui étaient là. C’était assez émouvant parce que c’était un titre important pour moi le fait d’être championne dans mon pays…”

Il y avait du monde et c’est toujours stressant de jouer les finales avec un titre en jeu. Mais j’étais assez contente à la fin et surtout bien entourée !

 

Quels sponsors vous accompagnent ?

Pauline Déroulède : J’ai plusieurs partenaires qui ont choisi de m’accompagner dans ce projet sportif. Cela va d’un partenariat financier à également un partenariat en dotation. C’est-à-dire qu’on me fournit tout ce qui est raquettes, fauteuils,… Tous les équipements types ! Cela me permet d’économiser des dépenses notamment dans le matériel.

“C’est quand même hyper chouette d’avoir des partenaires. En tennis fauteuil en sport de haut niveau, c’est difficile de gagner sa vie. Et c’est vrai que ces partenaires nous permettent de pouvoir avoir une sérénité dans notre projet. »

 

Crédit photo : Pauline Déroulède

 

 

Avez-vous d’autres passions ?

Pauline Déroulède : J’adore la musique j’en fait beaucoup ; piano, guitare, chant ! J’ai une passion pour le ski et pour la glisse et ça fait partie des choses que j’ai voulu absolument refaire après l’accident.

“Remonter sur des skis 1 an après mon accident, avec une prothèse spéciale, c’était un vrai challenge. C’est très compliqué de skier debout avec une prothèse. Mais cela reste une vraie passion: la neige, la glisse,.. Toujours contente quand la neige arrive !”

 

 

 

Comment avez-vous vécu cet accident, ce bouleversement dans votre vie ? Avez-vous des conseils à donner aux femmes qui traversent la même épreuve ?

Pauline Déroulède : Évidemment je l’ai mal vécu..c’était compliqué ! On pense que ça n’arrive qu’aux autres, je faisais partie de ces gens là. Et cela m’est arrivé ! Après on relativise aussi très vite. De mon côté je savais que j’aurai pu mourir donc je me suis tout de suite sentie malgré tout privilégiée d’être en vie et de pouvoir être debout parce que j’aurai pu aussi être en fauteuil au quotidien. On essaie de voir le positif, c’est toujours important quand on est au fond. Et surtout il faut accepter que l’on va passer par des phases compliquées.

“Je pense qu’il faut traverser ces phases les plus down parce que ça fait partie du processus de reconstruction et évidemment aussi bien s’entourer. Mon entourage a été primordial et m’a vraiment permis de me relever. »

Ne pas se décourager, ou du moins s’autoriser à se décourager mais en faisant confiance à la vie. On finit toujours par s’en sortir et je pense que c’est important. La vie reprend toujours le dessus, il y a des minis victoires. C’est au jour le jour. Dans mon cas, quand je n’avais plus mal, c’était une petite victoire. Quand je rigolais et/ou pensais 2 secondes à autre chose, c’était aussi une petite victoire !

“Il faut toujours essayer de transformer ce qui nous arrive en quelque chose d’autre et avoir confiance. Parce que même lorsqu’on est au plus mal on rebondit ! L’être humain est quand même bien fait malgré tout !”

 

Crédit photo : Grégory Picoud

Quels sont vos objectifs sportifs/ de vie dans les années à venir ?

 Pauline Déroulède : Mes objectifs sportifs dans l’année à venir : entrer dans le top 15 mondial et participer à un grand chelem.  Ça serait un rêve de gosse, notamment Roland Garros ! Et évidemment être aux Jeux en 2024 et viser un podium !

Je ne suis pas trop de l’avis de Pierre de Coubertin qui dit que l’important c’est de participer. Je pense qu’il faut viser plus loin et gagner !!

“Je défends également un projet de lois sur le permis de conduire en France pour qu’il y ait des visites médicales obligatoires pour tous les conducteurs.”

C’est un combat qui me tient à cœur et j’aimerais dans les prochaines années que ça passe et qu’on puisse enfin être tranquille de ce côté là. Qu’il y ai vraiment un cadre autour de ce permis de conduire. C’est un de mes deuxième combat à côté du sport qui me prend aussi beaucoup de temps et qui est important pour moi.

 

Le mot/mojo de la fin ?

 Pauline Déroulède : J’ai une phrase qui m’a toujours accompagnée puisque j’étais à l’hôpital militaire en plus donc c’est vraiment dans cet état d’esprit militaire qui disait : « La vie donne ses plus durs combats à ses plus solides soldats”.

C’est une façon de se dire que oui, on est dans l’adversité mais qu’on est également solides et qu’on va s’en sortir et ça ça donne de la force.

 

 

Merci Pauline pour cette belle interview pleine d’espoir ! Nous te souhaitons de tout coeur d’atteindre tes objectifs à venir !! 🎾🏆

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Crédit couverture : Christophe Guibbaud / FFT 📸

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