Femme de sport vous propose aujourd’hui de partir à la rencontre de Delphine Cousin, veliplanchiste francaise. En pleine préparation pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, Delphine a pris le temps de nous partager sa passion au travers de cette interview.
Delphine Cousin : Je m’appelle Delphine Cousin, j’ai 31 ans et suis originaire de Bretagne. J’ai commencé la planche à voile à l’âge de 11 ans. J’ai débuté la voile avec l’école puisque j’ai eu la chance d’habiter en bord de mer. On a toujours pratiqué la voile avec l’école. J’ai donc commencé à 11 ans et rapidement fait de la compétition. J’ai toujours aimé faire de la compétition dans n’importe quel sport. J’ai commencé par les compétitions départementales, régionales, nationales, puis internationales. En parallèle, j’ai fait des études. J’ai suivi un parcours scolaire assez classique. En études supérieures j’étais à l’Ecole Supérieure de Commerce à Brest. J’ai fait mon master donc 5 années d’études, années durant lesquelles j’ai allié mon projet sportif et scolaire. Les études se sont terminées et puis je commençais à réussir à vivre de mon sport. Et aujourd’hui je suis toujours là !
En quoi consiste votre entraînement quotidien ?
Delphine Cousin : Pour une journée classique, je me réveille vers 7h voir un peu avant. Cela dépend aussi de l’endroit où je me trouve. J’aime bien prendre le temps de prendre un bon petit déjeuner. Un vrai petit déjeuner où je prends le temps de me poser pour boire un thé. Après en général le matin je fais une séance de préparation physique. Cela peut être une séance plutôt cardio ou alors plutôt muscu, cela dépend du programme. Ensuite, je mange et je ne suis pas très adepte des siestes mais ça peut arriver de temps en temps quand les entraînements s’enchaînent. Et puis l’après midi, sur l’eau , on part sur 2-3h de navigation. S’ensuit ensuite le debriefing avec l’entraîneur si on est en stage, la récupération, étirements etc. Et la journée se termine comme ça. Ça c’est une journée type entraînement pour moi.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours sportif ?
Delphine Cousin : J’ai commencé les compétitions de façon assez classique. Mon premier résultat important a été sur les championnats de France à la Rochelle.Je devais avoir à peu près 17 ans. J’ai terminé troisième du championnat de France dans ma catégorie, donc c’était plutôt une bonne performance. Ensuite je suis rentrée au pôle France à Brest. C’est un centre d’entraînement dans lequel on commence les préparations pour les Jeux Olympiques. Là j’ai commencé à faire le support olympique dans la catégorie senior. J’en ai fait pendant 2-3 ans. Mais cela ne me plaisait pas trop. A côté je faisais ce qu’on appelle le funboard. Il faut savoir qu’en France il y a plusieurs disciplines. Mes deux frères pratiquaient le sport à haut niveau aussi. Ils étaient plutôt dans le funboard de leur côté. Moi je faisais un peu les deux. Et puis finalement, comme le support olympique ne me plaisait pas trop à ce moment-là, j’ai bifurqué vers le funboard. Et je me suis concentrée à 100% sur cette discipline. Et finalement, ce fut plutôt une bonne chose puisque depuis les 10 dernières années, j’ai remporté 5 titres de championne du monde dans cette discipline et plusieurs podiums sur la Coupe du monde. Je me suis vraiment éclatée pendant ces 10 années sur ce support que j’adorais.
J’ai eu la chance de voyager dans pleins d’endroits dans le monde. Ce fut vraiment une super expérience. J’en ai profité à fond. J’arrivais à faire mes études et mon sport donc tout s’est super bien combiné. Et puis le covid est arrivé. Il y a eu également un changement de support pour les Jeux Olympiques. Le support qui était avant était un support classique pas très rapide. Pour les connaisseurs on est passé au support à foil pour les Jeux Olympiques. Moi c’est un support que j’ai commencé à pratiquer dès que ça a commencé à arriver dans le milieu du funboard. Du coup la fédération cherchait des coureurs pour faire ce nouveau support. J’ai été contacté et je me suis dis pourquoi pas me lancer dans ce projet des Jeux Olympiques et notamment avec Paris 2024 qui fait que les jeux étaient chez nous aussi. Je me suis dis c’est une belle opportunité et même si je continue toujours à faire mon circuit d’avant du funboard, je me suis mis en tête d’avancer sur ce projet olympique et de me mettre dans une préparation olympique en priorité. Là ça va être la troisième année que je fais ça. Les JO se rapprochent donc là nous sommes en pleine année de sélection pour les JO. L’année va être longue. En parallèle je continue toujours à faire du funboard dont le défi wind. C’est une épreuve qui se pratique plutôt sur le support que je faisais avant le funboard donc il y a du foil aussi mais c’est un peu différent. Ce sont des épreuves auxquelles je tiens toujours à participer parce ce sont des épreuves que j’aime beaucoup. Les épreuves professionnelles amateurs où on se rejoint et on partage de supers moments sur l’eau ça reste assez important pour moi dans mon fonctionnement.
Quel est votre meilleur souvenir sportif ?
Delphine Cousin : Il y en a eu pas mal ! Je dirais un des mes titres mondiaux où la finale s’est déroulée en Nouvelle Calédonie. C’était la première fois que j’allais en Nouvelle Calédonie et l’endroit était incroyable. On a eu une semaine de conditions incroyables. Je crois que c’était mon deuxième titre mondial et c’est un souvenir qui restera gravé dans ma mémoire. J’ai pris conscience aussi de la chance que j’avais de pouvoir vivre ce genre d’expériences et qu’il fallait vraiment profiter au maximum.
Delphine Cousin : Je suis quand même une enfant de la mer. Mes parents sont ostréiculteurs, j’ai grandi au bord de la mer. J’ai toujours connu la voile, j’ai toujours vécu dans ce milieu là. Vivre d’un sport qui est en lien avec la mer, c’est pour moi hyper important. Et les supports qu’on pratique sont des supports grâce auxquels on a vraiment des sensations de liberté et de vitesse. Jj’ai toujours pratiqué des disciplines dans lesquelles il y a de la vitesse. cela me transcende au niveau des sensations, le fait de toujours chercher à aller plus vite. Il y a aussi le fait de découvrir des endroits incroyables avec son sport. Là par exemple, en ce moment je suis en Grèce Je n’étais jamais venue encore en Grèce. On est entre les montagnes et la mer et c’est assez incroyable. Du coup je prends beaucoup de plaisir à naviguer et c’est quelque chose qui est important pour moi, pour guider mes projets : le plaisir.
Qu’auriez vous fait si vous n’aviez pas été championne de planche à voile ?
Delphine Cousin : Au moment où j’ai fait l’école de commerce, j’avoue que je ne savais pas trop ce que je voulais faire. J’étais hyper focus sur le sport que je pratiquais à côte. Mais aujourd’hui, j’ai 31 ans et j’ai conscience que ça ne va pas durer toute ma vie. Je me suis quand même intéressée à pas mal d’autres choses qui me plaisent et notamment j’aime l’immobilier, la décoration intérieure etc. Après ma carrière, je compte monter ma propre entreprise dans le secteur de l’immobilier au sens large. Donc j’imagine que si je n’avais pas fait de planche à voile, je me serais peut-être déjà lancée là dedans.
Avez-vous des objectifs/des rêves pour les années à venir?
Delphine Cousin : Actuellement, l’objectif majeur c’est clairement la sélection pour les Jeux Olympiques pour Paris. Faut savoir qu’en voile, sur chaque discipline il n’y a que une femme et un homme qui représentent la France. C’est donc très sélectif. Là, on est une dizaine de filles à être présentes pour la sélection. Ce n’est pas évident tous les jours mais c’est l’objectif majeur de cette année.
Comment se déroulent ces sélections ?
Delphine Cousin : Nous sommes en observation toute l’année sur les différentes compétitions. Il y a des compétitions qui ont été retenues comme les compétitions qui comptent pour la sélection. La sélection va durer jusqu’à début 2024. En février-mars 2024, la sélectionnée sera définie par le comité de sélection. Après, en fonction des résultats qu’on fait on sait quand même plus ou moins si on est sur la bonne voie pour être sélectionnée ou pas. La route est encore longue parce que on vient vraiment de commencer.
Avez-vous d’autres passions ?
Delphine Cousin : J’aime bien faire du sport en général, les activités de plein air. Et comme je disais, j’aime beaucoup la décoration d’intérieur. C’est quelque chose qui m’intéresse. Les travaux, comment bien optimiser un espace etc. Quand je suis en off je passe pas mal de temps à regarder toutes ces choses là. Après je pratique pas mal de sports différents. S’aérer l’esprit on va dire que c’est la manière dont je passe mon temps quand je suis pas sur mon projet sportif qui me prend déjà beaucoup de temps !
Le mot de la fin ?
Delphine Cousin : Il y a le défi Wind qui arrive très prochainement, donc j’ai hâte d’y être ! C’est vraiment l’épreuve professionnelle amateur à laquelle j’aime le plus participer dans l’année. J’espère qu’on aura de bonnes conditions et qu’on pourra tous se retrouver pour fêter le Windsurf autour d’une belle épreuve. Je tiens a remercier les partenaires qui me suivent dans mon aventure sportive : Blanchet Emballage, Hotel Le Celtique Carnac, Super U de St Barth et Auray Quiberon Terre Atlantique !
Merci à Delphine Cousin pour cette belle interview ! Si cette rencontre vous a plu et que vous souhaitez en découvrir d’autres, n’hésitez pas à consulter la suite de nos interviews exclusives sur notre page. Vous pouvez aussi écouter nos interviews sur notre page podcast sport !
