Récemment, nous avons réalisé une interview en compagnie de Manon Apithy Brunet, escrimeuse française. La spécialiste du sabre qui s’apprête à participer à sa troisième olympiade nous fait part de son parcours ainsi que de ses projets sportifs à venir.
Est-ce que tu pourrais te présenter en quelques mots ?
Manon Apithy Brunet : Je m’appelle Manon Apithy Brunet, j’ai 26 ans, je fais de l’escrime depuis que j’ai 8 ans. Je suis double médaillée aux Jeux Olympiques de Tokyo, argent par équipe et bronze en individuel.
Quel est ton parcours sportif ? Quel est ton palmarès ?
Manon Apithy Brunet : Mes dernières médailles sont celles des Jeux Olympiques. J’ai atteint l’an dernier le classement numéro 1 mondial. Ensuite, je l’ai perdu car je me suis blessée. J’ai été championne du monde par équipe en 2018. J’ai été médaillée d’argent aux championnats d’Europe en 2019.
J’ai gagné 6 étapes de coupe du monde dans ma carrière.
Pourquoi as-tu décidé de te lancer dans cette discipline ?
Manon Apithy Brunet : Initialement, je viens d’une famille assez sportive. L’escrime est arrivée assez naturellement. C’est une copine qui m’a proposé ce sport et je suis tombée amoureuse de la tenue : le déguisement !
Tu fais un cursus en ligne. Est-ce difficile pour toi de concilier l’école et l’escrime ?
Manon Apithy Brunet : En effet, ce n’est pas facile. Quand on est jeune, on privilégie surtout l’école. Plus l’escrime prend de la place, plus on essaie d’adapter le cursus scolaire par rapport aux entraînements et aux compétitions. J’avoue que lorsque j’ai fait les Jeux Olympiques, j’ai un peu mis les études de côté. Par après, il faut se remettre aux cours. Ce n’est pas évident mais c’est une question d’organisation.
En quoi consistent tes entraînements quotidiens ?
Manon Apithy Brunet : Avant, je m’entrainais à l’INSEP avec l’équipe de France. Je m’entrainais du lundi au vendredi, le matin et l’après-midi. Je faisais 1h30 ou 2 heures le matin et 3 heures l’après-midi. Le matin, on faisait tout ce qui était spécifique, du travail avec l’entraîneur. On appelle cela “la leçon”. L’entraîneur nous fait travailler en individuel et on fait de la préparation physique (musculation, circuits training, etc.). L’après-midi, on faisait souvent de l’escrime.
Maintenant, j’ai changé de centre d’entraînement. Je suis partie à l’académie Christian Bauer. Je m’entraîne désormais avec d’autres filles et garçons et avec un nouvel entraîneur. Le système d’entraînement à changé car je m’entraine de 9 heures à 15 heures du lundi au vendredi. Je fais de l’échauffement qui dure 1 heure environ, le matin je fais de la préparation physique. On a également du travail spécifique. Ce sont des déplacements, des exercices où l’on met simplement le masque et la veste et on fait des exercices avec un partenaire. Ensuite, on met la tenue d’escrime complète et on fait des matchs.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans cette discipline ?
J’adore ce sport parce qu’il y a le côté individuel et collectif que l’on ne retrouve pas dans beaucoup de sports. Que l’on gagne seul ou en en équipe, les sensations sont toutes deux incroyables.
Même si certaines personnes ne le pensent pas, l’escrime est un sport physique, tactique et technique. Pour moi, c’est un sport complet. On peut en apprendre tous les jour !
Quel est ton meilleur souvenir que tu as pu avoir dans cette discipline ?
J’en ai plusieurs donc c’est assez difficile d’en choisir un seul ! En individuel, je dirai que c’est quand j’ai eu ma médaille de bronze aux Jeux Olympiques. Sur le plan collectif, il y a eu la médaille que l’on a gagné par équipe aux championnats du monde.
C’est surtout le sentiment que j’ai eu sur la piste quand j’étais aux Jeux Olympiques. Ce n’est pas seulement le fait d’avoir eu la médaille mais la manière dont je me suis battue pour mon équipe le jour de l’épreuve par équipe quand on a été médaillés d’argent. Les souvenirs sur le côté collectif sont un peu plus forts car on n’est pas tout seul, on ne fait pas cela que pour nous.
Quand on gagne, on gagne à plusieurs donc la fête est plus folle ! En individuel, on est seul donc c’est un stress et une émotion différente.
Quels sont tes projets pour l’avenir?
Pour l’instant je prépare Paris 2024. C’est pour cela que j’ai changé de centre d’entraînement. Pour essayer cette fois d’avoir non pas l’argent et le bronze mais l’or. Après cela, j’envisage de faire les Jeux Olympiques de Los Angeles. Et après, je pense arrêter ma carrière mais on verra.
Quels conseils peux-tu donner aux personnes qui souhaitent se lancer dans cette discipline ?
Je leur dis de se lancer ! Quand j’étais jeune, j’étais assez timide. Le fait de mettre un masque m’a beaucoup aidé à prendre confiance en moi. Je pouvais devenir une “guerrière” derrière mon masque.
Pour les jeunes qui veulent se lancer dans l’escrime, je trouve que c’est un sport qui nous laisse être la personne que l’on est au fond de nous. Au-delà de cela, c’est un sport qui apprend le respect.
Il n’y a pas juste à se battre face à quelqu’un. Il y a aussi l’arbitre qui donne des choix. Il faut respecter son adversaire mais également les choix de l’arbitre. C’est pour cela que je trouve que c’est un sport assez intéressant. Pour les adultes, c’est un sport qui nous apprend plein de choses. L’escrime c’est comme une grande famille. On y passe de bons moments dans les clubs.
As-tu un petit mot de la fin ?
Faites de l’escrime. C’est un sport que les gens ne connaissent pas forcément mais qui rend heureux ! 😉
Voici Manon Apithy Brunet en images à l’occasion de ses entraînements pour Paris 2024 !
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