Pouvez-vous vous présenter ?

Maya Cloetens – Bonjour je m’appelle Maya j’ai 21 ans et je pratique le biathlon à haut niveau. Je suis Franco- Belge née à Grenoble en France et mon père est belge. Donc aujourd’hui je cours pour l’équipe de Belgique et sur la coupe du monde de biathlon.

A quel moment sent on que l’on peut devenir une championne dans sa discipline ?

Maya Cloetens – C’est dur à dire parce que la progression est assez longue. Il y a des sports dans lesquels à 18 ans on peut déjà percer et être au meilleur niveau. Au Biathlon la progression met plus de temps. Donc avant de se sentir championne de biathlon je pense qu’il y a beaucoup de travail et beaucoup d’entraînements pour progresser. On dit que le l’âge moyen c’est plutôt 26-28 ans. Je ne pense donc pas encore avoir atteint mon niveau maximum. Le but c’est vraiment de travailler sur la durée.

Avez-vous des modèles qui vous inspirent ?

Maya Cloetens – J’admire beaucoup Laura Dahlmeier en biathlon et Nafissatou Thiam en Belgique.

Est-ce que vous pouvez nous parler d’un exploit dont vous êtes fière ?

Maya Cloetens – Oui, c’était en décembre de cette saison donc l’an dernier je suis sorti d’une saison difficile où je n’ai pas réussi à trouver des résultats. Je suis finalement arrivée en début de saison suivante avec beaucoup de confiance. Les premières courses se sont très bien passées. C’était la première fois que je concourais pour la Belgique à l’international et sur la course de la Junior Cup. J’ai remporté 4 médailles d’argent. C’était la première fois que la Belgique remporte une médaille individuelle en hiver sur une course de biathlon. C’était vraiment une fierté de me dire que c’était aussi pour moi la première fois que j’avais des médailles individuelles. Et le fait de le faire pour la Belgique c’était encore mieux !

Quel est votre meilleur souvenir sportif ?

Maya Cloetens – Ce sont sûrement les courses par équipe en relais car ce sont des moments que l’on partage à plusieurs. Mon meilleur souvenir c’est quand nous avons été championnes du monde jeunes. Le moment où j’ai levé les bras à l’arrivée. Les copines qui me sautaient dessus, on était toutes super heureuses. C’était vraiment mon meilleur souvenir. Se dire qu’on est championnes du monde alors qu’on est encore jeune, cela m’a marqué pour toujours !

Vous êtes franco-belge et vous êtes passée de la France à la Belgique, souhaitez-vous nous en parler ?

Maya Cloetens – C’est vrai que c’est assez intéressant effectivement. Je suis née à Grenoble et je m’entraîne dans le Vercors à côté. Tout s’est toujours bien passé là-bas. J’ai fait un an en équipe de France junior. C’est une superbe équipe, il y a beaucoup de monde alors la pression des sélections est très forte. La moindre erreur peut vite nous mettre de côté.

Parallèlement, j’ai toujours su que j’avais cette possibilité d’aller en Belgique et ils m’ont accueilli avec beaucoup de bienveillance et de confiance. Les débuts se sont très bien passés. J’ai beaucoup progressé. Je suis super contente. On a beaucoup d’ambition pour la suite donc c’est super chouette !

Les JO 2026, comment ça se passe ?

Maya Cloetens – C’est un peu un rêve d’enfant et justement je c’est un peu la question que je m’étais posée avec le changement de nationalité : est-ce qu’ un jour je pourrais faire les JO et pour quel pays?

L’année avant les JO donc dans 2 ans va être très importante pour être sélectionnée ! Les JO seront à Milan. C’est un des stades les plus mythiques ! Ça sera dans les Alpes à 1600 mètres d’altitude. Ça va être extraordinaire, j’y pense très souvent même si ça arrive dans longtemps.

Souhaitez-vous nous parler des sponsors qui vous accompagnent ?

Maya Cloetens –  J’ai plusieurs sponsors :

Concernant les équipements: Vola Racing pour mes bâtons de ski de fond, Bliz Eye Wear pour mes lunettes et Kiwi Precision pour ma carabine.

Citiz: ce sont des voitures en autopartage que je peux utiliser pour aller à l’entraînement par exemple. C’est vraiment avantageux que d’avoir chacun sa voiture mais vu que je ne suis pas là l’hiver, je n’en ai pas besoin, ça s’adapte à chacun.

Avez-vous des engagements associatifs ?

Maya Cloetens – Je suis très touchée par l’impact de l’activité humaine sur l’environnement, notamment dans le sport. J’essaie de maintenir l’équilibre en ayant une pratique du sport la plus durable possible tout en sensibilisant les gens. Je suis athlète ambassadrice de l’IBU (la fédération internationale de biathlon) pour le climat. J’espère vraiment qu’avec la Belgique on va pouvoir faire des actions intéressantes à ce niveau.

Avez-vous un avis sur la place des femmes dans le sport ?

Maya Cloetens – Je trouve que ça progresse mais ce n’est pas parfait. En effet, au niveau de la visibilité en biathlon on pense vite à des stars de sport masculin et peut-être moins vite à des sportives. Je trouve ça très important qu’il y ait des exemples de sportives de haut niveau féminine qui réussissent et qui puissent inspirer les jeunes.

Concernant les salaires, il reste trop d’inégalités. Sur les droits TV aussi.

La Fédération internationale travaille beaucoup là-dessus en biathlon. Par exemple, les primes de courses, les droits TV, tous les formats de course sont vraiment symétriques: femmes et hommes.

Il y a également beaucoup d’équipes de biathlon mixtes ce qui est génial.

Si le biathlon n’avait pas existé, qu’auriez-vous fait ?

Maya Cloetens – C’est une bonne question ! Je pense que je ferais du vélo ! J’en ai beaucoup fait pour travailler l’endurance lors de mes préparations et j’adore en faire. Même en vacances ou pour des balades j’aime vraiment le vélo !

Le mot de la fin ?

Maya Cloetens – Merci beaucoup pour l’invitation et continuez ce que vous faites en mettant en avant les femmes dans le sport !

Vous pouvez aussi écouter nos interviews sur notre page podcast sport !

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Et si vous souhaitez découvrir Maya Cloetens en image, nous vous invitons à consulter cette vidéo !