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Marie Marchand-Arvier : une reconversion professionnelle spectaculaire

Vous vous demandez souvent comment les sportives de haut niveau réussissent leur reconversion professionnelle. Nous avons eu l’honneur d’interviewer Marie Marchand-Arvier, ancienne skieuse alpine et maintenant responsable communication. Elle nous fait part de ses difficultés et de sa persévérance.

 

FDS : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Marie Marchand-Arvier : Je suis Marie Marchand-Arvier, responsable communication au sein du comité d’organisation de Courchevel-Méribel 2023.
Je suis en charge de l’organisation des Championnats du Monde de ski alpin le 19 février 2023 ainsi que des finales de Coupe du Monde en mars 2022.

 

« Ça a débuté depuis mon plus jeune âge »

Marie Marchand-Arvier : Mes parents sont des passionnés de ski mais sans habiter à la montagne. Nous habitions en Lorraine, dans le nord-est de la France. On allait régulièrement skier dans les Vosges. Pendant les vacances scolaires, nous avions la chance de pouvoir aller skier dans les stations alpines. C’est devenu très rapidement une passion pour et ça l’a toujours été dans la famille. J’ai toujours suivi mes grands-frères qui m’ont tirée vers le haut. Finalement, j’ai fait de plus en plus de compétitions et mon challenge c’était d’aller battre les garçons. C’est vrai que c’était assez stimulant et ça m’a permis de gravir des étapes. A 14 ans je suis partie dans les Alpes pour aller en sport-études. Ensuite, à l’âge de 17 ans, je suis rentrée en équipe de France et fait ma carrière sportive pendant 15 ans. J’ai participé à des Jeux Olympiques et des Championnats du Monde.

 

 
 
 
 
 
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FDS : Quel est votre palmarès ?

Marie Marchand-Arvier : Mon plus gros titre c’est d’être vice championne du monde de Super Géant en 2009 à Val d’Isère. C’est une médaille d’argent que j’ai remportée à domicile puisqu’on était en France. Ensuite, j’ai 5 podiums en Coupe du Monde. J’ai également participé à 3 Jeux Olympiques et à 5 Championnats du Monde. J’ai aussi de multiple titres de championne de France.

 

« Mes plus beaux souvenirs, je pense que j’en ai deux »

Marie Marchand-Arvier : Le premier c’est ma première participation à la Coupe du Monde qui rassemble l’élite du ski mondial. C’est très fort en émotion. Ça m’a permis de me rendre compte du travail et du chemin qu’il fallait parcourir pour atteindre mon rêve qui était d’en gagner une. 
Mon deuxième plus beau souvenir, c’est évidemment ma médaille d’argent en Championnat du Monde. C’était devant mon public, ma famille. L’attente de la fin de la course a été très longue mais c’était magnifique parce que c’était la première course de l’évènement. J’ai réussi à tirer mon épingle du jeu et à saisir ma chance pour aller chercher une médaille. C’était assez exceptionnel pour moi du haut de mes 24 ans. 

 

« C’est un choix, je l’ai totalement assumé »

Marie Marchand-Arvier : Je faisais des défis de vitesse, c’est-à-dire que c’est le super G à la descente. On a des prises de risques très très élevées avec des vitesses qui peuvent atteindre jusqu’à 140 km/h. J’ai eu plusieurs chutes assez violentes qui m’ont embarquée régulièrement à l’hôpital avec des fractures et des traumatismes crâniens. Au fur et à mesure de ces chutes, ça a créé des blocages et des peurs chez moi que je n’ai pas réussi à faire partir. Au bout d’un moment, je n’arrivais plus à être performante comme je le souhaitais.

 

« C’est devenu presque une évidence qu’il fallait que j’arrête »

Marie Marchand-Arvier : J’étais malheureuse d’être bloquée par des choses tellement inconscientes et ancrées en moi que je n’arrivais plus à atteindre les sommets. Tout ça a déclenché en moi de faire le choix d’arrêter. Il a été progressif pendant ma dernière saison de ski.
Ce n’est jamais facile de prendre cette décision. On quitte un monde qu’on connaît, de prestige, de travail qu’est celui du sportif de haut niveau pour un monde inconnu. 
Il faut à un moment passer par cette étape, je ne le regrette pas évidemment mais ça reste des phases de vie qui sont très fortes. 

 

« La reconversion d’un sportif de haut niveau n’est pas simple »

Marie Marchand-Arvier : Finalement, on passe de la lumière à l’ombre. On a un programme quotidien, mensuel et annuel organisé. D’une vie où on est très encadrée. On est très accompagné et on passe, du jour au lendemain, de tout à rien. C’est une première phase assez difficile à vivre. Il faut être bien équilibré et surtout rester dans l’action. Personnellement, c’est ce que j’ai fait. J’ai eu envie de reprendre des études rapidement. J’ai vite basculé et fait mon choix pour une école de commerce.

 

« Il faut trouver du travail »

Marie Marchand-Arvier : La deuxième étape, une fois qu’on a ces compétences scolaires et sportives, il faut trouver du travail. C’est une deuxième embûche parce que les profils atypiques tels que ceux des sportifs professionnels sont assez complexes à appréhender par le “commun des mortels”, sans aucune critique. C’est assez difficile de se faire une place. On ne nous fait pas confiance. Ils peuvent parfois avoir des préjugés sur notre sport qui est perçu comme individuel et croient qu’on ne sait pas s’adapter à une équipe.

 

« En fait, au ski, on est tout le temps en équipe »

Marie Marchand-Arvier : On mange ensemble, on dort ensemble et on vit ensemble. Souvent, on nous reproche aussi de ne pas avoir d’expérience professionnelle, malgré la carrière sportive qu’on a derrière nous et les valeurs qu’on a acquises et qui sont inestimables dans le monde du travail.
Par contre, l’avantage quand on est sportif de haut niveau, c’est qu’on apprend à se lever tôt, à se bouger, à se fixer des objectifs et à mettre en place des actions pour les atteindre.
Ça n’a pas été facile mais j’en suis arrivée là aujourd’hui. J’ai eu des petites galères pendant 10 ans et maintenant je suis très épanouie et je démarre correctement et sérieusement cette carrière professionnelle qui s’offre à moi. 

 

FDS : Avez-vous dû faire des études particulières ou plus d’études pour compenser l’appréhension des employeurs ?

Marie Marchand-Arvier : J’ai fait 2 ans de formation après avoir arrêté le ski. Le problème c’est qu’à ce moment-là, on a 30 ans. Donc faire plus d’études à cet âge-là quand on n’a pas de rémunération c’est un peu compliqué. Tout le monde ne peut pas se permettre de faire des études de médecine par exemple.
Mais je ne pense pas que ce soit les études qui freinent les employeurs. Je pense vraiment que c’est le profil atypique et le manque d’expérience dans le milieu du travail. Il faut tomber sur les bonnes personnes qui connaissent un peu ce milieu pour pouvoir nous faire confiance et ensuite nous donner cette chance.
Pour ma part, je suis tombée sur cette personne, il y a un an, et je la remercie encore aujourd’hui.

 

« C’est vraiment une palette très grande”

Marie Marchand-Arvier : Ça va faire un an que je suis en poste au comité d’organisation Courchevel-Méribel 2023. J’ai eu comme première mission de créer et d’animer les réseaux sociaux ainsi que la création et la mise en place du site internet. 
Maintenant, on est beaucoup plus opérationnel. Je suis en train de mettre en place toute la stratégie de communication de l’évènement Courchevel-Méribel 2023. Toutes les phases d’activation et la communication interne.
Je suis aussi responsable de tous les supports de communication qui sont destinés à être rédigés, édités, imprimés et mis en ligne. Ça passe de l’interne à l’externe et de la relation presse à l’activation et à la création d’évènements. Ensuite, au balayage de toutes les cibles et de tous les objectifs que nous nous sommes fixés à la base de la tenue de cet évènement. 

 

« Je pratique encore le ski dès que j’en ai l’occasion”

Marie Marchand-Arvier : Malheureusement, c’est vrai que je suis en manque de temps. En plus, j’ai deux enfants en bas âge donc ça me prend aussi beaucoup de temps. J’ai envie de passer du temps avec eux évidemment.
Cet hiver, ça a été très complexe mais j’ai fait un peu de ski de randonnée. J’adore le ski de fond et je varie un peu plus les activités. Je sais que si j’en ai l’occasion je referais du ski. Et puis, mon petit rêve c’est évidemment de partir au ski avec mes enfants et de faire la vraie touriste pendant une semaine. Après 2023, je pense que ce sera une bonne opportunité de le faire.

 

« C’est un moteur pour se retrouver soi-même »

Marie Marchand-Arvier : J’ai plusieurs messages à passer aux sportives qui veulent réussir leur reconversion professionnelle.
Le premier c’est qu’il ne faut pas se tromper de combat pendant qu’on fait du sport. Moi je me suis fixée de franchir des étapes dans le domaine des études pendant ma carrière sportive et ça a été très compliqué. Je ne dis pas que j’ai fait une erreur mais je me suis toujours dit que le sport était temporaire alors que les études je pouvais en faire toute ma vie.

 

« S’entourer de bonnes personnes »

Marie Marchand-Arvier : Ensuite, je suggère surtout de s’entourer de bonnes personnes et de prendre le temps de réfléchir à ce qu’on veut faire par la suite. Quand on fait du sport de haut niveau c’est plutôt une vocation donc ce n’est jamais facile. C’est vrai que lorsqu’on arrête, on se dit “mince, je vais devoir trouver une autre vocation”. Ce n’est jamais facile mais ça permet de grandir personnellement. 

 

« Le travail paye toujours ! »

Marie Marchand-Arvier : Le dernier conseil et le plus opérationnel, c’est de se dire qu’on a appris beaucoup de valeurs dans le sports et de justement s’en servir, de les appliquer et les mettre en action dans le monde du travail. En effet, ça prend un peu de temps pour se mettre en place et pour que les personnes vous fassent confiance. Un jour où l’autre ça paye !

 

FDS : Merci beaucoup Marie pour ce moment ! 

 

Marie Marchand-Arvier : Merci à vous pour cette sollicitation! Et on attend les belges sur l’aire d’arrivée de notre évènement évidemment ! 😉

 

Si vous désirez suivre l’évènement et ses actualités d’un peu plus près, consultez leur page instagram @courchevelmeribel2023_officiel.

Si vous souhaitez découvrir Marie Marchand-Arvier en images, nous vous invitons à visionner cette vidéo:

 

Crédit photo : ©agencezoom

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