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Interview avec Emmanuelle Rota, passionnée d’ultra-trail

Récemment, nous avons réalisé une interview en compagnie de Emmanuelle Rota, passionnée d’ultra-trail. Après avoir participé à la CCC, course de 100Km de l’UTMB, elle nous partage sa passion pour cette discipline…

Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Emmanuelle Rota : Je m’appelle Emmanuelle Rota je suis journaliste réalisatrice. Je suis également maman de deux petits garçons que j’ai en garde partagée une semaine sur deux. Ce qui me permet d’avoir du temps et de faire énormément de sport ! Je pars beaucoup en montagne pour m’entrainer et je suis fan de grands espaces, de montagne et d’ultra-trail.

Comment arrives-tu à pratiquer autant de sport en parallèle de ton travail ?

Emmanuelle Rota : C’est très compliqué. Je crois que c’est vraiment un dilemme auquel tout le monde se confronte. Surtout quand on est une femme, parce qu’on a une charge mentale qui est supérieure. Cela reste une réalité. Je jongle entre mon travail, l’éducation de mes enfants et l’entraînement. En ultra-trail , cela nécessite beaucoup de temps, de kilomètres et d’investissement mental pour préparer des courses et des objectifs sur l’année. Mais je pense qu’à partir du moment où on priorise et on s’organise tout peut rentrer dans son emploi du temps.

Quel est ton meilleur souvenir sportif ?

Emmanuelle Rota : C’est une course qui s’appelle la CCC, qui est une des distances de l’UTMB fin août. C’est une distance de 100 Km, sachant que la course reine de l’UTMB fait 170 Km. C’est une course que je préparais depuis 3 ans. Il y a eu beaucoup d’obstacles qui ont fait que j’ai dû attendre pour accéder au départ. Tout d’abord il y a eu la pandémie mondiale qu’on connaît, puis je me suis cassé la clavicule, et je me suis fait une fracture de fatigue au tibia. À chaque fois cela prolongeait l’attente pour faire cette course. C’est certainement une des périodes de ma vie où j’ai fait le plus preuve de patience. Il a fallu faire confiance au temps, au processus de guérison, à me dire que je ferai cette course. Et cela a mis 3 ans. 3 ans c’est très long pour croire en un projet et pour tenir un entraînement et un objectif. Le jour où je suis arrivée sur la ligne de départ je me suis dit: cela fait 3 ans que j’attends ce moment-là, il est hors de question de le laisser filer ! Et c’est ma plus belle course. Je l’ai vécue à 1000%, ça a duré 25h et c’était les 25h les plus intenses de ma vie. 

Comment as-tu préparé cette course mentalement et physiquement ?

Emmanuelle Rota : Beaucoup de montagnes, il faut se préparer au dénivelé donc forcément j’y suis allé pas mal de fois. J’ai la chance de pouvoir de temps en temps prendre un train et aller m’évader en montagne. Je faisais donc ce qu’on appelle des blocs d’entraînement. Je partais sur 3 jours, et pendant ces 3 jours je faisais des grosses charges d’entraînement en montagne. Et puis dans la vie de tous les jours ici à Paris, c’est possible de s’entraîner pour de grosses distances. C’est important par exemple de garder de la vitesse donc j’ai une séance de fractionné par semaine. C’est aussi important de faire borne donc je borne le weekend dans Paris. Je vais au Buttes-Chaumont, je vais sur les escaliers de Montmartre. Je fais aussi beaucoup de vélo. Je vais au travail en vélo donc je fais du vélo tous les jours matin et soir.

Quels sont tes objectifs sportifs et professionnels à venir ?

Emmanuelle Rota : Pour mon objectif sportif de cette année, puisqu’il faut toujours progresser et essayer d’avoir un petit gap supérieur chaque année, je me suis inscrite aux 120 Km du Lavaredo. C’est une très belle course qui a lieu dans les Dolomites fin juin. On traverse des endroits que je considère parmi les plus beaux au monde. C’est une très belle course. En ce qui concerne le travail, mon objectif est de refaire un documentaire sur l’UTMB fin août. J’espère vraiment pouvoir le faire, puisqu’il n’y a rien de plus épanouissant que de pouvoir allier les deux choses qui me passionnent: le travail et la course à pied. Donc filmer de l’ultra-trail c’est le kiff absolu !

Que conseillerais-tu à une femme qui veut débuter ?

Emmanuelle Rota : Il y a une chose qui est super importante dans la vie mais pour tout, pas seulement pour l’ultra-trail et le sport c’est l’envie. Je pense que quand on a l’envie chevillée au corps, qu’on a quelque chose qui nous remue, qui nous passionne et qui nous fait nous lever le matin : c’est la clé de tout. Quand vous savez ce qui vous rend heureux et que vous avez envie de le pratiquer, vous priorisez ça et vous vous en donnez les moyens. Alors cela devient très simple ! En fait, les choses sont très simples dans la vie. Effectivement il y a des obstacles et des grands malheurs mais en ce qui concerne trouver comment s’épanouir, je pense qu’il faut vraiment déceler et repérer ce qui nous fait vibrer. Et s’atteler chaque jour à aller titiller cette vibration et à lui donner de la force.

Quel est ton endroit favori pour aller courir ? 

Emmanuelle Rota : Chamonix. Pendant des années, je rêvais d’y aller parce que je suis fan de récits d’alpinisme. Je n’ai jamais fait d’alpinisme moi-même, c’est un projet pour les années qui viennent. En revanche, j’ai toujours dévoré des livres sur l’alpinisme et Chamonix est la capitale de l’alpinisme. Je ne pouvais pas y aller car j’étais dans ma vie familiale de maman avec de jeunes enfants. J’y suis allée très tardivement en 2018, alors que ça faisait 20 ans que je rêvais d’y aller. Depuis j’y vais plusieurs fois par an, c’est un endroit totalement magique. Quand vous arrivez à Chamonix, pour ceux qui ne connaissent pas, des deux côtés, il y a des faces de montagnes qui montent à 4000 m, ce qui est unique en Europe. Donc vous êtes dans une sorte de verticalité absolue ce qui est introuvable ailleurs en Europe. Il faut aller en Himalaya pour avoir ces 4000m de verticalité à gauche et à droite en levant la tête !

Est-ce que le sport est mis en avant dans ton travail ?

Emmanuelle Rota : Et bien j’ai beaucoup de chance parce qu’à M6, il y a une team qui s’appelle la team M6. C’est une team de course à pied montée par le DRH qui est un ultra-traileur, passionné de course aussi. On a donc une team et tous les mercredis, on a fractionnés dans le bois de Boulogne derrière M6 avec un coach. J’ai beaucoup de collègues qui sont passionnés de course à pied. Même à l’intérieur de la rédaction 66 minutes, il y a beaucoup de sportifs qui sont plutôt sport collectif comme le basket ou foot. Parfois, ils se moquent un peu de moi parce qu’ils estiment que le sport individuel c’est un peu moins sympa que le sport collectif. Mais il y vraiment une passion du sport, je suis entourée de personnes qui apprécient le sport et pour qui c’est une valeur importante. 

As-tu une anecdote à nous partager ? 

Emmanuelle Rota : On dit souvent que la course à pied est un sport individuel. C’est vrai qu’on court seul, dans les courses on n’est pas en collectif. Et pourtant c’est du collectif, surtout sur un ultra. Toutes les personnes qui s’y sont mises vont comprendre de quoi je parle. On ne s’engage pas dans des grosses distances de 100 Km tout seul ! Il y a tout un entourage qui vous porte et vous encourage pendant tous ces mois d’entraînement. Ensuite, lors de la course on peut avoir une assistance qui est très importante avec quelqu’un qui vit la course en même temps et qui nous aide. Il y a aussi tous les amis, par téléphone ou par message qui sont là pour vous encourager. Chaque fois que j’ai fait de longues distances, j’étais portée par mes amis et ma famille. Ils m’envoyaient des messages et c’est grâce à eux que j’ai fini à chaque fois. J’ai l’impression que je ne suis jamais toute seule sur une ligne de départ. Je suis là avec tous mes amis et tout mon entourage. Ils font la course avec moi, ce sont eux qui me portent. J’ai donc l’impression que c’est un sport collectif.

Un mot de la fin ? 

Emmanuelle Rota : Il y a une phrase d’un auteur que j’aime beaucoup Emmanuel Carrère. Il dit qu’il faut absolument faire advenir ce qu’il y a en soi, sinon on peut passer à côté de sa vie. C’est primordial de déceler ce qui est le plus important, ce qui fait qu’on est soi pour pouvoir le développer, le chérir, et le cultiver. Le chemin vers soi c’est quelque chose qui peut être très long, mais pour moi la course à pied m’y a emmené. Quand je cours, je suis dans l’expression la plus pure de moi-même, je suis à l’os de moi. Et c’est comme ça que je suis le plus moi-même. Je pense qu’à partir du moment où on a découvert ça, après on est un peu sauvé parce qu’on n’est jamais perdu. On fait toujours ce qui nous ressemble et ça a du sens. Le sport m’a apporté cela. Il m’a relié à moi de façon très profonde et très intense.


Si cette rencontre vous à plu et que vous souhaitez en découvrir d’autres, n’hésitez pas à consulter la suite de nos interviews exclusives sur notre page, et notamment sur d’autres femmes adeptes de la course comme Clémence Beretta, ou encore Alexia Bailly.  Et n’hésitez pas à aller écouter d’autres interviews sur notre podcast sport !

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