Récemment, nous avons eu l’opportunité de rencontrer Ingrid Menet, CEO Dynamic. Passionnée de sports de glisse, elle nous partage son histoire et son parcours…
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Ingrid Menet : Je m’appelle Ingrid Menet, j’ai 53 ans, je viens du Nord. J’ai fait l’IESEG une université en 5 ans qui apporte les bases pour diriger un entreprise. Je viens d’une carrière de 20 ans en grande distribution dont 18 ans à l’étranger. 15 ans à Madrid et 3 ans en Argentine. J’ai une passion pour le sport. J’aime beaucoup la nature, la montagne, je touche à tout. J’aime aussi beaucoup la glisse, autant le ski nautique que le ski alpin et le ski de randonnée. J’ai fait beaucoup d’alpinisme, j’ai quelques sommets dans ma valise dans tous les milles 3000, 4000, 5000, 6000, 7000. Et j’ai réalisé mon rêve d’un 8000 sans oxygène : le Manaslu au Népal en 2017. Dans la vie de tous les jours je cours beaucoup, je suis une traileuse.
Pourriez vous nous en dire plus sur Dynamic ?
Ingrid Menet : L’objectif de ce rachat est de faire revivre la marque de ski Dynamic qui a été légendaire sur le marché du ski. Les fondateurs de la marque se sont surtout penchés dans l’innovation et la R&D au démarrage en 1931. Ils ont énormément travaillé pour en faire des skis d’élite. Grâce à la recherche de Performance des skis, il y a eu de nombreux palmarès dans l’histoire de Dynamic, dont les 3 médailles d’or aux JO en 1968 par Jean Claude Killy et bien d’autres avec les sœurs Goitschel, Michèle Jacot, Franck Picard, Carole Merle,…. Cette marque allait tomber dans les oubliettes puisqu’après quelques années sans neige elle a été rachetée deux fois. En 2018, Amersport se faisait racheter par le groupe Anta Sport, qui n’a pas voulu de Dynamic. J’ai racheté Dynamic en septembre 2018 dans l’optique de faire revivre cette marque de légende. C’est un projet qui me tient réellement à cœur !
Comment ça vous est venu à l’idée ?
Ingrid Menet : Je suis née dans une famille d’entrepreneurs et je rêvais de créer mon entreprise un jour. En rentrant dans la grande distribution, je me suis fixée comme objectif de voyager et d’être directrice. J’ai voyagé et j’ai été directrice, et à ce moment-là je me suis aperçue qu’il était temps de découvrir de nouveaux challenges. C’était le bon moment pour commencer un nouveau projet entrepreneurial. J’ai une amie qui m’a mis sur la piste de Dynamic après mon ascension au Népal. Le projet s’est concrétisé. Et depuis, j’essaie petit à petit de faire revivre cette marque et la faire reconnaître auprès de tous les skieurs qui ont eux-mêmes glissé sur Dynamic dans leur jeunesse mais aussi auprès des jeunes qui n’ont pas connu la marque.
Comment la marque se positionne-t-elle par rapport au respect de l’environnement ?
Ingrid Menet : Il faut savoir qu’un ski n’est pas du tout écologique. Un bon ski est fait de résine, titanal et bois avec beaucoup de colle… Les skis de Dynamic sont aujourd’hui faits comme à l’origine, de façon artisanale dans un tout petit atelier qui fabrique les skis à la main avec un noyau bois peuplier et frêne/hêtre, auquel on y ajoute une plaque titanale dessus/dessous, de la résine et de la fibre de verre. Le plus important pour moi c’est que les produits soient performants et durent dans le temps. L’écologie c’est aussi créer des produits qualitatifs qui durent plus longtemps dans leur usage. Mon objectif pour Dynamic, c’est donc d’augmenter la longévité des skis, je travaille dessus. En même temps, si un ski ne peut plus glisser, l’idée c’est de le réutiliser en le modifiant le moins possible et d’en faire un autre objet qui pourrait être vendu. Par exemple, dans mon showroom, j’ai refait avec des vieux skis que j’ai chiné : des tabourets, des chaises et des tables. Ainsi, la RSE de Dynamic va se baser sur la réutilisation de skis en minimisant leur transformation pour en faire d’autres objets.
Au vu des aléas météorologiques ces dernières années, Dynamic a-t-il prévu de se diversifier ?
Ingrid Menet : C’est vrai que vivre seulement avec des produits qui dépendent de la neige c’est compliqué… Alors pour limiter les risques, Dynamic a pour objectif de s’étendre à l’étranger. Nous distribuons déjà en Belgique et en Espagne et en cours pour ouvrir la distribution en Suisse et rapidement, j’espère, viendront les Etats-Unis pays où il y a beaucoup de fans de la marque. Tous les ans il y a des aléas, comme le covid, les problèmes d’électricité, de matières premières, le manque de neige, etc.
Oui je réfléchis à moyen-long terme à développer d’autres produits Dynamic.
Quel est votre meilleur souvenir sportif ?
Ingrid Menet : Je suis une grande passionnée de sport alors chaque moment où je fais du sport sont de bons souvenirs pour moi. Mais parmi les moments les plus forts, j’ai eu ma première tentative d’un 8000. Je suis tombée dans le tremblement de terre au Manaslu en avril 2015. On n’a pas réussi à aller au bout à cause des avalanches et la montagne qui en a été transformé ! Évidemment, il y a aussi la réussite qu’on a eu en 2017 d’atteindre le sommet sans oxygène et de récolter 60.000 euros pour soutenir les étudiants népalais dans leur éducation! J’ai créé l’association : « Toucher les Etoiles » qui existe toujours aujourd’hui. Le trail c’est pareil, quand on se lance dans un 110 km en 3 jours avec des 10 000m de dénivelés positifs… Ce sont des moments forts qui montrent l’importance de notre volonté d’aller jusqu’au bout. C’est pour ça que le sport est quelque chose d’important dans notre développement. Il permet non seulement de se découvrir mais surtout de se battre.
Avez-vous un objectif sportif cette année ?
Ingrid Menet : Pas vraiment. Je me construisais avec des objectifs avant. Tous les ans, dans ma carrière, je faisais un sommet plus haut. J’ai fait un 8000 et je n’ai pas dans l’objectif d’en faire plus! Trop dangereux au-delà des 7000m. Néanmoins, j’aimerais beaucoup faire un sommet dans les 6-7000 en skis de randonnée. Mon objectif sportif c’est Dynamic ! Je suis en plein dedans et je consacre une grande partie de ma vie pour faire revivre cette marque. Cela me passionne énormément !
Auriez-vous un conseil à donner à une femme qui souhaite changer de projet professionnel comme vous l’avez fait ?
Ingrid Menet : Je lui dirais de ne pas aller trop vite en décidant son tournant de vie, parce que moi j’ai fait ça très vite. Elle devrait bien réfléchir à ce qu’elle a envie de faire, se poser les bonnes questions. Et surtout de rester toujours dans le plaisir, c’est important de ne pas aller dans un projet pour aller dans un projet. Il faut vraiment sentir que c’est ce dont on a envie au fond de nous même.
Le mot de la fin ?
Ingrid Menet : Venez essayer nos skis ! Et venez découvrir le showroom qui est basé au-dessus d’Annecy. On surplombe tout le lac. Vous pourrez découvrir non seulement la gamme d’aujourd’hui, emprunter une paire de skis pour les tester, ou découvrir un petit musée de toute l’histoire du ski de dynamic. RDV sur www.dynamic.ski
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