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Bérengère Moroc, rencontre avec une ancienne championne de snowboard

Femmedesport rencontre Bérengère Moroc-Fasolo, ancienne sportive de haut niveau en snowboard et Vice-Championne du monde de freeride en 2008.


Bérengère Moroc une sportive de haut-niveau en Snowboard

Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

Bérengère Moroc-Fasolo : Je m’appelle Bérengère Moroc-Fasolo. J’ai 44 ans et je suis snowboardeuse. Je suis mariée, j’ai 2 enfants et je vis à côté de la station de ski la Plagne en Tarentaise en Savoie.

Pourquoi le snowboard ? Comment est-ce que tu as commencé à faire du Snow ?

Bérengère Moroc-Fasolo : J’ai commencé très jeune le snowbard. Tout d’abord j’ai commencé le ski à l’âge de 2 ans. À l’âge de 9 ans en 1989, un nouveau sport se rependait en France. Ce sport s’appelait le Snowboard. Et j’ai eu la chance d’avoir un des pionniers qui nous a amené cet engin et qui nous a initié au sein du Club des sports de Flaine où j’ai grandi.

J’ai participé à mes premières compétitions à l’âge de 12 – 13 ans. Ensuite en 1995, une structure s’est créée avec des championnats de France. J’ai obtenu alors mon premier sacre de championne de France de Snowboard du combiné. Une vraie structure est venue se mettre en place pour les Championnats du monde junior de snowbard. Le premier auquel j’ai participé s’est déroulé au Japon, en 1996.

J’ai été la première snowboardeuse en France à intégrer un sport-étude. Aucun snowboardeur ni snowboardeuse n’était en sport-étude. Je m’organisais pour pouvoir être complètement dédiée à mon sport. A 16 – 17 ans, ce sont des années incroyables quand on est passionnée. Quelle chance de pouvoir le faire à fond !  Après ce n’était pas sans difficulté. C’était même dur parce qu’au début j’étais la seule snowboardeuse dans ce sport-étude. Et je n’étais qu’avec des skieurs. Ce n’était pas trop la même mentalité. On n’était pas forcément bien intégré.


Finalement, ta routine sportive, c’était vraiment lié à ton mode de vie. Tu avais école mais en même temps, j’imagine, l’après-midi tu t’entraînais en Snowboard.  Tu vivais un peu snowboard et tu pouvais pratiquer ta passion et t’améliorer de jour en jour.

Bérengère Moroc-Fasolo : C’est exactement ça. L’hiver, j’étais par monts et par vaux sur les compétitions en Coupe de France et d’Europe. Il y avait également les entraînements réguliers et quotidiens. Il faut vraiment avoir des objectifs, une envie et une passion qui nous tient pour faire ça. Sinon c’est de la souffrance. De mon coté, j’ai vu que c’était une structure qui me permettrait d’avoir le temps nécessaire pour pouvoir m’entraîner. Ceci afin d’atteindre mes objectifs et d’exercer pleinement mon sport.

Suite à cela j’ai remporté plusieurs bonnes places aux championnats du monde et de France de snowboard. La plupart de mes titres étaient en combiné. J’aimais vraiment la diversité de cette discipline avec la technique de l’alpin où il faut vraiment être très précis, et le freestyle plus aérien où il faut prendre plus d’engagement et de risques calculés.

Puis il y a eu 1998 l’année des jeux de Nagano. Je visais quand même ces jeux olympiques. Malheureusement, je n’étais pas trop entourée au niveau financier. J’avais des difficultés à ce moment-là et la blessure est arrivée … J’avais 18 ans. J’ai dû arrêter le sport-étude. J’ai dû arrêter ma carrière de snowboard alpin malgré mes compétences.

Je suis donc partie à Méribel avec mon sac à dos et ma planche. Je me suis dit que là-bas j’allais trouver du travail et que je pourrais continuer à faire du snowboard régulièrement. Chose que j’ai faite pendant des années. Je pouvais continuer à faire des petites compétitions. Pas forcément des compétitions de Fédération mais plus des compétitions de snowboard indépendantes. Il y en avait pas mal à droite à gauche. Je m’amusais comme ça.

Puis sont arrivées les compétitions de Freeride. D’échelles en échelles, j’ai grimpé et réussi à accéder au premier circuit du Freeride World Tour en 2008. J’ai eu ma place en last minute puisqu’il y avait une compétition qualificative à Mammoth Mountain en Californie. Je me suis donc payée le billet d’avion. Je suis partie toute seule avec mon sac à dos, mon snowboard. Là-bas, J’ai fait première lors des Qualifiers. La semaine suivante se déroulait le Freeride World Tour où j’ai eu ma place et j’ai fait troisième. J’y ai fait mon premier podium sur un Freeride World Tour ! j’ai donc eu ma place pour continuer. Je suis ensuite allée à Tignes où j’ai terminé première ! J’ai gagné ! C’était dingue, incroyable.


À quel moment est-ce que tu sens que l’on peut devenir championne ? Où tu te dis « Là je sens que je peux gagner » ?

Bérengère Moroc-Fasolo : En fait je me suis vraiment entraînée. Je me suis vraiment dévouée à ça. En 2007, je suis partie m’installer à Verbier. Là-bas j’étais monitrice de ski, je livrais des pizzas, je servais dans un bar d’après-ski. Je faisais 3 boulots et à côté de ça, je ne faisais que du snowboard. Je me retrouvais avec d’autres participants là-bas. Pendant notre temps libre, on allait rider ensemble. On allait s’entraîner, et repérer. J’étais tout le temps, tout le temps, tout le temps en train de rider. Sois je ridais. Sois je bossais. Je ne m’arrêtais jamais. Mais surtout, j’étais là-bas pour rider. Mon objectif était de rentrer sur ce circuit et c’est arrivé.

A force d’entraînements, j’ai eu des résultats sur les qualifiers. On me dit alors : « Tu es à la porte de pouvoir te qualifier mais il faut que tu ailles aux États-Unis ». Donc j’y suis allée. Et puis j’avais le mental. C’est à dire que j’étais vraiment focus sur le fait que j’allais le faire. Je me suis dit « Moi je le ferai ». Je suis tellement passionnée. J’ai une histoire avec ce sport, j’ai une passion. Je l’ai dans le cœur, ça me fait vibrer. Toutes les planètes sont alignées pour que je le fasse.


Quelles compétences le Snowboard  t’a permis d’acquérir ? Qu’est-ce que le Snow t’a apporté ?

Bérengère Moroc-Fasolo : Au niveau physique, on a de la coordination et de la force musculaire. On possède aussi de l’endurance et de la flexibilité. Et tout ça, ce sont des compétences qui sont transférables dans n’importe quel domaine. Il y a également la gestion du risque parce que le Freeride ce n’est pas sans risque. On a des prises de décisions rapides à prendre. On apprend à évaluer les risques et puis à prendre des décisions souvent rapides. Parce que lorsque l’on descend il faut prendre en compte la vitesse. Beaucoup de résilience parce que parfois on ne gagne pas toujours. À moi d’être résiliente pour en faire une force et pour faire les choses différemment pour qu’elles soient du mieux possible pour moi.

Sans oublier la gestion du stress. La gestion du stress, forcément, parce qu’il faut rester concentrée aussi sans stresser. On sait qu’à la petite pierre, il faut aller 2m à droite. Quand on repère face à une ligne, ça n’a rien à voir avec la descente elle-même ! En fait, on a plus du tout la même dimension et c’est vrai que ça demande encore plus de concentration. On est sous pression et il y a des attentes élevées. Il faut garder son sang-froid.

Il y a aussi le fait de travailler avec les autres, donc le travail interpersonnel dans le sport. D’autant plus qu’il y a de la pression et des attentes d’objectifs. Il faut qu’on ait de bons rapports entre nous.
Dernière compétence, c’est aussi l’organisation. La gestion du temps, la planification. Concilier des entraînements rigoureux avec des compétitions et d’autres engagements. En fait, avoir une bonne gestion du temps, c’est important.

C’est très complet et on voit que ça t’a beaucoup apporté. Ce sont des compétences aussi que tu gardes dans le temps et qui t’ont aussi défini.


Une relation au sport salvatrice

Après ta qualification aux Etats-Unis , que s’est il passé ?

Bérengère Moroc-Fasolo : J’ai gagné à Tignes et j’ai fini à Verbier. J’ai eu une petite déception à Verbier, même si ça reste un des plus beaux jours de ma vie dans ma carrière. C’est que la veille on était en train de repérer la face de la montagne et la sécurité a mis un explosif pour faire la sécurité avalanche. Et là, toute la face est partie en avalanche. J’ai quand même participé à cette finale du Freeride World Tour ce jour-là à Verbier mais sur une autre face moins emblématique que le Bec Des Rosses.

Je me suis classée deuxième à Verbier, ce qui m’a apporté ce titre de Vice-Championne du monde de Snowboard, premier titre de Vice-Championne du monde de l’histoire du Freeride World Tour. J’étais à 200 points du titre. Mais je suis tout de même heureuse puisque c’est mon amie qui a gagné. J’étais heureuse pour elle.

C’était l’un des plus beaux jours de ma vie parce que c’était vraiment la consécration. Je me disais: « Tu vois, tu l’as fait, tu as réussi. » Il y avait tous mes amis. C’était dingue, c’était waouh et je me suis dit, « Ça y est, la vie dont tu rêves, elle est là ». J’ai été beaucoup sollicitée par les sponsors, par les gens. Enfin, c’était waouh. C’était intense ce que j’ai reçu en décharge d’adrénaline, d’amour, de joie, de bonheur. C’est juste indescriptible. C’est vraiment ça qui m’a porté. Un moment que j’ai vécu heureusement. La suite a été beaucoup moins drôle 2 semaines après.

L’accident s’est passé 2 semaines après que tu aies remporté ce titre ?

Bérengère Moroc-Fasolo : C’est ça.

Je ne savais pas que c’était dans un laps de temps aussi court.

Bérengère Moroc-Fasolo : Je suis Vice-Championne du monde le 24 mars et le 4 avril 2008 j’ai eu mon accident en Alaska. Le 4 avril 2008, le premier jour du reste de ma vie.

J’imagine aussi que ta relation avec le sport a dû changer suite à cet accident parce que ça a eu un impact par la suite aussi sur tes passions.



Bérengère Moroc-Fasolo : Alors forcément, ça a eu un impact. Mais ce dont j’ai envie de parler, c’est d’abord de positivité. Je pense qu’à ce moment-là, le sport m’a porté. Le sport m’a permis de me mettre des objectifs en tête qui ont été très importants pour me permettre d’avancer à ce moment-là. Parce que dans l’état où j’étais… Je me suis vraiment multi-fracturée tout le corps. J’ai failli mourir, vraiment. Donc c’était vraiment compliqué. J’ai fait 6 mois d’hôpital. J’ai eu énormément d’opérations. On m’a refait le bras. On m’a fait la colonne. On m’a refait le visage. J’ai eu vraiment beaucoup d’opérations et je n’étais plus indépendante. J’avais 28 ans et j’étais au fond d’un lit d’hôpital.


Quand on est Vice-Championne du monde de snowboard et 2 semaines après, le crash qui te fait passer 6 mois à l’hôpital où tu ne peux plus rien faire toute seule. Là c’est une sacrée leçon d’humilité. Et c’est une sacrée leçon de courage aussi, de résilience. Mais la résilience ne vient pas tout de suite. On reçoit des informations dans notre tête. De toute manière, dans ma tête avec mon mental de sportive, je me fixais toujours des objectifs. J’ai dit au docteur : « Moi l’hiver prochain, je vais skier ». Et il me rigolait au nez. Et l’hiver d’après, j’ai skié.


C’est le sport qui t’a porté et qui t’a lancé, qui t’a aidé à garder pied, à garder tes objectifs en tête. C’est grâce à ça si tu as pu te relever peut-être plus facilement au niveau d’un point de vue mental et vers là où tu voulais aller en fixant tous ces objectifs.

Bérengère Moroc-Fasolo : C’est ce dont on parlait tout à l’heure. De tout ce que le sport apporte, même le snowboard. Toutes les qualités et toutes ces compétences qu’on peut avoir, elles sont transférables à plein de niveaux. Et au niveau d’une rééducation quand on a un accident comme ça, cela fait la différence. On le voit tout de suite en centre de rééducation. Par rapport aux pathologies que j’avais, on me disait : « Tu ne marcheras pas avant 6 mois ». Une fois que je me suis mise debout, 3 semaines plus tard je marchais 20 mètres. Le sport en fait, c’est vraiment quelque chose qui nous porte. C’est un canal de résilience, de bien-être et de bonheur.

C’est ce que tu recherches aussi dans le sport du coup ?

Bérengère Moroc-Fasolo : Exactement, j’en ai toujours fait pour ça et c’était ma première raison. Ma première raison ça a été le plaisir, la joie et le bonheur que ça me procure. Si je m’étais vraiment rompue la colonne, je n’aurais pas pu refaire de snowboard. Mais ce n’est pas grave parce qu’il y aurait quand même eu autre chose. J’aurais réussi à me dire : « Ah bah tiens, je me mets un objectif. Moi j’ai envie de faire ça. J’ai envie de me mettre à la guitare. J’ai envie de me mettre à la musique ». Je crois que c’est important de vivre pleinement et le sport nous apprend à vivre pleinement. Mais il y a beaucoup d’autres choses aussi qui nous apprennent à vivre pleinement, je pense.


Après ton accident, quand est-ce que tu as repris le sport ? Est-ce que tu es restée sur le même type de sport ? Est-ce qu’au final maintenant dans ton quotidien, tu as inclus d’autres sports qui te font aussi vibrer ?

Bérengère Moroc-Fasolo : J’ai pu reprendre, comme je le disais l’hiver d’après. Je suis devenue juge du Freeride World Tour. On m’a proposé cette place pour ne pas complètement couper avec tout le milieu dans lequel j’évoluais. Donc j’ai été juge pendant 10 ans sur le Freeride Wolrd Tour. Une des premières femmes juges aussi à être au sein de l’Organisation Free Ride World Tour.

J’ai développé ensuite au sein du Freeride World Tour, tous les Freeride World Tour Qualifier. En tant que juge j’allais former à travers l’Europe les autres juges. Je venais en tant qu’Advisor. Je supervisais les compétitions de Freeride, du Freeride World Tour. J’étais la référente du Freeride World Tour sur toutes les compétitions qu’il y avait en Europe. J’ai eu cette responsabilité là pendant 10 ans et ça a été génial.

En 2009, je vais à Sotchi, je ne sais pas si je peux skier. Je prends un télésiège qui dure 1h à l’époque. Quand j’arrive en haut, je dis me dis “Je vais voir si je sais skier, si je ne sais pas skier on viendra me chercher en hélico et puis voilà. En fait pendant 2 hivers, j’ai pu skier. Par contre, je n’ai pas pu reprendre le snowboard tout de suite. J’avais des problèmes de torsion et autres. J’ai dû avoir 2 opérations avant de reprendre le Snow. En 2011/2012, je reprends le snowboard. Chose incroyable. C’était comme si je n’avais jamais arrêté. J’ai pu reprendre la planche, j’ai pu retrouver ma torsion.J’ai repris comme si c’était hier.


Ça devait être une super belle sensation.

Bérengère Moroc-Fasolo : Ah oui, c’était super émouvant. J’ai renoué avec le snowboard à ce moment-là. Je sais que j’ai n’ai plus trop le droit à l’erreur en snowboard. Tous les ans, tous les hivers je ne prends plus les mêmes risques qu’avant. Je ne vais plus faire des couloirs avec des pentes à 40/45°. J’ai eu un gros joker. Aujourd’hui aussi je suis maman. J’ai mes enfants, mon fils de 7 ans et ma petite de 2 ans. Pour moi, c’est important de rentrer safe à chaque fois que je sors. Je fais beaucoup de snowboard en hiver. Et ma passion, c’est le Splitboard. Le Splitboard c’est une planche de snowboard qui se divise en 2 à la montée, pour monter comme en ski de randonnée. Système très rapide qui une fois arrivé en haut permet de remonter la planche en snowboard. Et après je redescends en snowboard. Pas besoin d’être dans une station de ski spécifique, mais cela demande d’être dans un endroit sympa où il y a de la neige.

Une prise de parole sur le handicap invisible

Pour rester dans cette thématique du sport, tu avais pris parole sur le handicap invisible. Est-ce que tu as un message clé à faire passer sur ça ? Même des personnes à mettre en avant ?

Bérengère Moroc-Fasolo : Comme personne clé du handicap invisible, c’est ma copine Cécile Hernandez qui est vraiment le porte-parole numéro un du handicap invisible. Et merci Cécile pour tout ce que tu fais parce que c’est important d’en parler. C’est important de mettre ça en lumière pour stopper tous ces débats, toutes ces allusions. Ces sous-entendus qui peuvent être malsains pour les personnes qui souffrent de maladies invisibles, maladies chroniques, de douleurs ou autres. C’est important de ne pas juger, de casser les stigmates un peu. Pour moi, c’est très très important d’en parler.

J’ai envie de parler aussi beaucoup de résilience, d’inclusion. Et forcément de joie aussi. J’ai un compte Instagram, mon pseudo Instagram c’est @bee_happy_cultrice. Happy comme la joie en anglais. Je suis Bérengère, tout le monde m’a toujours appelé “Bee” comme l’abeille. J’ai vraiment envie de polliniser la joie et le bonheur dans le cœur des gens à travers leur passion du sport ou autre. Pour moi en fait la clé du bonheur réside vraiment dans la capacité à trouver de la joie et de la passion, même au sein des défis. En fait, on fait tous face à des choses. Je trouve que c’est important de cultiver une résilience qui nous permet de nous adapter, de grandir, d’embrasser le changement avec gratitude. La gratitude, c’est important pour moi. C’est hyper important aussi d’être reconnaissant à chaque instant et d’arrêter de juger.

Chaque expérience pour moi nous amène vraiment à un chemin, à une évolution. Et chaque expérience est nécessaire. Comme ça on crée notre propre chemin vers le bonheur en fait. Il est durable. Et c’est notre chemin. J’ai vraiment envie de passer ces messages-là, d’arrêter de juger les expériences. Cela nous fait peur parfois. Dans mon expérience d’accident, souvent on m’a dit :  « Oh ma pauvre ».  Mais en fait non. Cela te fait peur donc tu me dis ça. Mais qui te dit que je suis pauvre ? Je ne suis pas pauvre, parce que je suis riche de cette expérience. Parce que depuis que j’ai eu cet accident, tu n’imagines pas tout ce que j’ai appris sur moi. Tu n’imagines pas toutes les personnes que j’ai rencontrées que je n’aurais jamais rencontrées. Ce sont les personnes en dessous de l’iceberg qu’on ne voit pas mais qui sont là et qui sont des pépites, des gens incroyables. Et ce n’est pas quand on est au-dessus de l’iceberg qu’on les rencontre. C’est souvent à ces moments-là quand on est fragile, qu’on s’ouvre au monde. On s’ouvre à quelque chose de plus grand et je crois que c’est ça vraiment la vie. On se sent vivant, on se sent heureux, on se sent plein et chaque jour a du sens.


Mais cela t’a ouvert les yeux sur plein de sujets. On ne se rend pas forcément compte de tout ce que ça t’a apporté. Rien que pour tous les objectifs que tu t’es fixés. Cela a été plein de défis personnels. C’était comme gravir une montagne et pour finir tu es arrivée tout en haut. Et tu peux dire : « Regardez tout ce que j’ai fait ».

Bérengère Moroc-Fasolo : Je prends souvent l’analogie de la montagne, c’est exactement ça. Cette montagne, j’ai vu le sommet. Mais par contre il n’y avait pas de chemin. Il n’y avait pas de guide avec moi. J’ai été mon propre guide. Donc j’ai été responsable jusqu’au bout de mon destin. Aujourd’hui je suis fière d’avoir accompli tout ça. Aujourd’hui, je suis fière d’être la femme que je suis. De pouvoir porter ma voix pour pouvoir éclairer celle des autres si je peux. Et je suis fière de ce chemin. Vraiment pour moi, c’est une telle consécration. Si tout ça ne m’était pas arrivée, je n’en serais pas là. C’est là où la vie prend tout son sens.

Je crois que c’est important de ne pas juger les expériences. C’est ça mon message. C’est ce que j’avais envie de dire. Ne pas juger les expériences. Que tout nous arrive. Que rien n’arrive par hasard.


Une carrière professionnelle atypique


Parlons maintenant plus de ta carrière professionnelle actuelle. Tu définis sur LinkedIn ta carrière d’atypique. Est-ce que tu pourrais m’expliquer ?

Bérengère Moroc-Fasolo : C’est une carrière qui n’est pas linéaire, une carrière pro qui s’est adaptée en fonction du snowboard.

J’ai été vendeuse dans un magasin de ski, responsable pendant 5 ans. Après j’ai travaillé comme steward sur les yachts. Je faisais des belles saisons d’été pour pouvoir moins travailler l’hiver afin de faire mes compétitions de Freeride. Cette expérience a aussi a été une école incroyable parce que ce travail demande beaucoup de rigueur. C’est l’armée d’être sur des yachts. On est vraiment au service des gens. Je l’ai fait pendant  4 – 5 mois sur plusieurs saisons d’été. Ensuite j’ai eu l’accident. Après l’accident, honnêtement j’étais SDF. Quand je suis sortie de l’hôpital, je n’avais plus de sous et des problèmes d’assurance. C’était un peu la catastrophe. Ensuite, j’ai rebondi sur une saison en tant que vendeuse. Mais j’avais des problèmes physiques. C’était compliqué. Et l’hiver d’après, j’ai trouvé un travail en tant que manager dans un chalet de luxe à Méribel pour une famille. J’ai travaillé 5 années pour eux. Je m’occupais de gérer leur chalet l’hiver à Méribel et leur villa l’été en Corse. Ce travail a aussi demandé des capacités incroyables parce que je gérais la villas, le chalet, les soirées, le personnel, la commercialisation, la maintenance, l’intendance, les courses. Je ne comptais pas trop mes heures. En même temps, j’étais juge dans le Freeride. Je le faisais toujours en parallèle du chalet. J’ai également été team manager de 2010 à 2012. Je recrutais les nouveaux talents pour la marque CEBE® de masques et de lunettes.

J’ai fait des études supérieures en marketing en 2019. Il n’y a pas si longtemps. J’ai obtenu une licence, un Bachelor en marketing, commerce et négociation. Après j’ai travaillé dans le marketing digital mais pas très longtemps. Honnêtement j’adore ça mais cela demande beaucoup d’énergie.

J’ai vu que tu es ambassadrice de marque. Pour quelle(s) marque(s) es-tu ambassadrice ?

Bérengère Moroc-Fasolo : Je suis ambassadrice pour Rossignol, la marque de Ski / Snowboard. Je suis ambassadrice pour le snowboard bien sûr. Et cela fait quelques années que notre relation dure. J’étais déjà équipée chez Rossignol en 2000. Ça n’a pas été en continu depuis 23 ans, mais la relation est longue et belle. Je suis heureuse parce que c’est une chouette marque. Je représente la marque à travers des événements, mes contenus sur les réseaux sociaux, et à travers des meetings de femmes aussi. On se rencontre sur les pistes, on passe une journée ensemble et c’est génial. Récemment j’ai intégré la marque IZIPIZI. C’est une marque de lunettes. Ce sont des lunettes de soleil pour adultes et enfants. Ils font des masques très sympas.


Est-ce qu’actuellement tu as des projets ou perspectives associés au sport ?

Bérengère Moroc-Fasolo : Il y a un projet dont je parle avec une dame qui s’appelle Christine Cailac. Elle est coach et fait des conférences également. Je l’ai rencontrée sur un meeting Rossignol durant lequel nous avons skié une journée. Je me suis liée d’amitié avec elle. C’est une des coachs de Bouge ta Boite, un réseau de femmes entrepreneurs qui est national mais qui a des antennes régionales.

Christine Cailac est responsable de Bouge ta Boite Albertville qui regroupe tout un réseau de femmes entrepreneurs du coin. Avec Christine, on parlait de faire un espèce de Speed Dating d’entrepreneures sur les télésièges. Une journée de meeting et d’échanges entre femmes entrepreneures sur les pistes en passant une belle journée. Et pourquoi pas une soirée aussi. Je pourrais intervenir pourquoi pas en faisant une petite conférence. Nous sommes un peu sur ce projet-là. Pour l’instant, ce sont des idées qui se posent sur papier. Peut-être d’autres projets à venir aussi. Pour l’instant rien de concret. Je sors tout juste de congé parental avec ma petite. Je me remets un peu sur les rails du monde professionnel.


Par rapport à tes enfants, est-ce que tu aimerais leur transmettre cet amour pour le sport, leur montrer tout ce que le sport peut apporter ?

Bérengère Moroc-Fasolo : Je crois que ça se fait spontanément. Je pense que mon fils à 7 ans a déjà ça dans son ADN. Il est vraiment passionné. Il est doué, il a du talent. Je l’accompagne énormément. Tous les mercredis, on part ensemble pour le cadrer, le coacher, l’amener là où il faut en toute sécurité. En tant que maman quand c’est son enfant, il faut quand même s’accrocher ! Parce que je connais les risques et quand je le vois parfois descendre, je me dis : « Ouh là là ». Mais j’ai confiance. Lui aussi il fait son expérience. C’est génial de pouvoir partager ça avec mon fils. On s’amuse trop l’hiver. Nous sommes souvent ensemble. Ce sont des supers moments. C’est une belle école de la vie donc je suis contente de pouvoir lui transmettre.

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