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Chloé Aurard, une française en ligue pro de hockey sur glace

Chloé Aurard est la première française à être sélectionnée pour jouer dans la ligue professionnelle de hockey sur glace aux États-Unis, la PWHL. Elle est aussi une des plus jeunes joueuses de l’équipe de New York à 24 ans. Voici son interview exclusive pour Femme de Sport. 

Bonjour Chloé, est-ce que tu peux commencer par te présenter ?

Chloé Aurard : Je suis Chloé Aurard et je viens de Villard-de-Lans. J’ai commencé le hockey à trois ans et j’ai joué toute ma jeunesse à Villard. Je suis partie aux États-Unis en 2014 pour rejoindre l’école de Vermont et ensuite l’université en 2018 à Boston.

Qu’est-ce qui t’as attiré vers le hockey en premier lieu ?

Chloé Aurard : Ça doit être l’environnement de ma ville. On allait voir les matchs de hockey tous les week-ends. Tout le monde fait du hockey dans ma famille. C’était naturel pour moi et ma sœur. On a suivi les pas des parents et du grand frère. 

Qu’est-ce qui te plaît dans ce sport ?

Chloé Aurard : Je dirais la rapidité et l’agressivité mais surtout les moments entre équipes. J’ai des amis du hockey qui sont devenus de la famille. Je parle toujours aux garçons avec qui j’ai joué quand j’avais dix ans. On se revoit tous les étés et on passe des moments ensemble. C’est ça que j’aime le plus dans le sport : les moments et les souvenirs en équipe. 

Donc tu jouais dans une équipe mixte quand tu étais petite. Ça se passait comment avec les garçons au niveau de la force ? N’était-ce pas problématique ?

Chloé Aurard : J’étais assez rapide quand j’étais plus jeune. Je pouvais donc m’en sortir avec ma rapidité. Même si parfois ce n’était pas facile comme dans les vestiaires par exemple. Mais les membres de l’équipe où j’étais à Villard ont toujours été approchables avec les filles. Cela m’a aussi poussé à continuer dans ce sport. 

Est-ce un sport violent ? T’es-tu déjà blessée, par exemple ?

Chloé Aurard : Oui, c’est très violent mais ça fait partie du sport. Quand on reçoit le palet on doit avoir la tête levée sinon on peut se faire frapper. Il y a beaucoup de matchs qui partent un peu “en vrille” car certaines personnes mettent des mauvais coups. Par exemple, il y a pas mal de commotions cérébrales. J’ai aussi entendu parler de plusieurs personnes paralysées en ce moment. Tout peut arriver dans un match de hockey. Un patin, ça coupe tout. Ça n’arrive pas souvent mais quand ça arrive c’est très grave. Pour l’instant je n’ai rien eu. Je touche du bois ! 

Tu as joué un peu en France et ensuite tu es partie aux États-Unis pour le hockey. A quel âge es-tu partie?  

Chloé Aurard : Je suis partie à 14 ans avec ma sœur jumelle. C’était très jeune.

Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision ?

Chloé Aurard : On nous a ouvert la porte pour partir aux États-Unis et on s’est dit pourquoi pas. C’est les États-Unis !  Tout le monde en rêve, surtout en France. C’est le rêve américain. Donc on s’est juste jetées dans l’expérience. Le fait de partir ensemble avec ma sœur nous a aidé. On ne serait sûrement pas parties si on avait été seule.

Comment s’est passé le rêve américain pour toi ? As tu eu des chocs culturels en arrivant ? 

Chloé Aurard : L’anglais ce n’était pas facile au début. C’était très rapide. Heureusement on avait des amis canadiens là-bas donc on s’est fait aider pour la traduction.  Après on s’est vite mises dedans car on n’avait pas d’autre choix. Mais notre plus gros choc culturel a été le fait qu’ils mangent à 5h30 du soir ! Alors qu’en France on mange plutôt vers 8h. 

Et pour jongler entre tes études et tes entraînements : Est-ce que c’était intense à ce moment-là ?

Chloé Aurard : Quand tu fais du sport, ta vie sera toujours plus intense. Mais aux États-Unis ils sont organisés pour inclure le sport dans la vie de tous les jours. On étudiait de 8h à 15h30 maximum et après c’était place au sport de 16h à 18h. C’était différent de la France où on étudiait de 8h à 17h et il fallait ensuite aller à l’entraînement après de 18h à 20h. Là c’était beaucoup plus dur. 

Comment t’es tu sentie lorsque tu as appris ta sélection par la ligue professionnelle de hockey féminin ?

Chloé Aurard : J’ai eu la chance de pouvoir aller sur place lors de l’événement de draft (de sélection). C’était exceptionnel. Il y avait des médias partout et les meilleurs joueurs du monde autour de nous ! Il y avait aussi les coachs, les managers et toutes les équipes … C’était impressionnant. Au début, c’était stressant car on attendait assises sur nos chaises sans savoir quoi que ce soit. On ne savait pas si on allait être prises ni où. C’était la journée la plus longue de ma vie !

Quel soulagement quand ils m’ont annoncée à New York ! J’étais déjà trop contente d’être draftée dans les dans aux États-Unis alors à New York en plus ! Je n’ai toujours pas le mot pour le décrire.

Comment les joueurs se font-ils repérer ? Qu’est-ce qui t’a distingué des autres ?

Chloé Aurard : J’ai joué à l’université cinq ans et ça m’a aidé à me faire recruter aux États-Unis. Les coachs regardent beaucoup les joueurs de la ligue où j’ai joué. Je ne pense pas qu’ils soient allés en France pour recruter des joueurs. J’ai aussi eu la chance de pouvoir jouer avec des grands noms comme Alina et Maureen. Elles se sont également fait drafter dans la ligue pro. Jouer ensemble nous a aidé à avoir beaucoup de points et de bonnes statistiques. On a pu montrer notre jeu et nos qualités. 

Tu es la première française à être draftée aux Etats-Unis. 

Chloé Aurard : Oui, j’étais la seule française à entrer dans la draft. Il n’y a que 6 équipes dans la ligue et toutes les plus grosses joueuses du monde sont là. Elles sont déjà plus de mille joueuses rien qu’au Canada et aux Etats-Unis. Il y aura peut-être d’autres françaises dans la ligue dans le futur. Je l’espère en tout cas ! Le fait que je sois passée par là la première va peut-être ouvrir des portes pour les plus jeunes dans le futur. 

En quoi la ligue professionnelle de hockey change l’avenir du hockey féminin ?

Chloé Aurard : Cela change beaucoup de choses. Beaucoup de joueuses se font payer pour pouvoir vivre du hockey. C’est déjà exceptionnel. Ensuite, il y aura sûrement beaucoup d’expansions dans le futur. Des nouvelles équipes, des nouvelles joueuses et plus d’investissement dans la ligue. Il y avait déjà 2.9 millions de spectateurs lors du premier match. La ligue professionnelle s’occupe de tout le business du marketing et de la télévision. Les matchs sont retransmis sur YouTube et le monde entier. Les gens vont commencer à investir un peu plus en voyant cela. Le hockey féminin va grandir et pourquoi pas atteindre potentiellement la popularité de la NHL dans quelques années. Disons dans beaucoup d’années… Mais c’est un gros pas en avant.

Y a t’il des choses que tu aimerais changer en tant que femme dans le monde du sport professionnel, du hockey professionnel ?

Chloé Aurard : Très bonne question, ça. Je dirais l’accès au sport pour les plus jeunes filles. Il n’y avait pas beaucoup de filles quand moi je jouais. Elles devraient pouvoir avoir les mêmes structures que les garçons. Ceci dit, il y a des sports dans lesquels les jeunes filles ne sont pas assez nombreuses. Donc ce serait bien d’aménager les structures pour que les filles puissent jouer avec les garçons. Mais cela évolue de plus en plus.

Photo : Michael Riley/PWHL Boston

Comment envisages-tu cette nouvelle année ? Des défis à relever ?

Chloé Aurard : C’est déjà un défi pour moi d’être dans la ligue. Je suis l’une des plus jeunes. Je viens tout juste de graduer à l’université. Mais je le prends comme un challenge de pouvoir montrer qui je suis dans la ligue. De pouvoir montrer qu’il y a du niveau chez les petites françaises ! Et que justement il n’y a pas que les grosses nations de hockey comme le Canada et les États-Unis. D’ailleurs ça commence un peu à évoluer et à regarder du côté de l’Europe. Personnellement je prends le challenge de m’améliorer chaque jour. Et peut-être devenir une star du hockey avec les plus grosses joueuses un jour.

Ça c’est de l’ambition ! On compte sur toi. 




Découvrez l’interview de Chloé Aurard après la victoire de son équipe lors du premier match des championnats du monde d’Angers:



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