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Mathilde Petriaux, joueuse de hockey sur gazon dans l’équipe de France

Mathilde Petriaux, joueuse de hockey sur gazon dans l’équipe de France

Femme de sport vous propose aujourd’hui de rencontrer Mathilde Petriaux, joueuse de hockey sur gazon dans l’équipe de France. Elle est actuellement en préparation pour les Jeux Olympiques. 

 

Peux-tu te présenter ? 

Mathilde Petriaux : Je m’appelle Mathilde Petriaux, j’ai 25 ans et je suis gardienne de l’équipe de France de hockey sur gazon. En parallèle sur le plan professionnel, je suis psychomotricienne de formation initiale et je suis en master de management.

Actuellement, je prépare les Jeux Olympiques avec l’équipe de France de hockey sur gazon. Je suis également très investie sur pas mal de sujets. J’aime bien me décrire comme une athlète engagée. Je défends pas mal de causes :  la lutte contre les violences et les discriminations et également les valeurs du sport propre.

Je me suis pas mal engagée d’un point de vue éducation, pour le développement du sport et de ses valeurs. 

 

Quand et comment as-tu commencé ta discipline ? 

Mathilde Petriaux : J’ai commencé le hockey un petit peu tardivement,  j’avais 11 ou 12  ans. 

J’ai découvert ce sport en Normandie, dans un petit club à côté de chez mes parents. C’est mon frère qui a commencé et ensuite, je m’y suis mise par curiosité. Finalement, je suis très contente d’avoir découvert ce sport. 

J’étais très sportive étant jeune, mais j’avais du mal à trouver le sport qui me correspondait. Donc j’ai fait pas mal de tests, que ce soit dans des sports individuels ou des sports collectifs.

Le hockey est un sport qui n’est pas très développé. J’ai donc très vite représenté l’ équipe de Normandie. A 15 ans, je jouais avec l’équipe de France moins de 18  ans et après tout s’est enchaîné très vite. 

 

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce choix de vie ? 

Mathilde Petriaux : Je pense que ça correspond à ma personnalité et c’est ce qui fait que j’aime autant ça. J’ai fait énormément de rencontres et c’est quelque chose qui me stimule. Je suis quelqu’un de très active, très dynamique et donc le fait de me dépenser autant avec le sport me convient aussi à 100%. C’est évidemment une grande fierté pour moi de représenter mon pays.

 

Est-ce que tu pratiques d’autres sports ? 

Mathilde Petriaux : Le hockey me prend tellement de temps au quotidien que c’est compliqué de pratiquer d’autres sports. Il y a forcément toute une préparation physique qui est associée au hockey. 

De temps en temps, je vais faire de l’escalade. C’est quelque chose qui me plaît beaucoup et dans lequel je me retrouve. Il n’y a pas forcément cette dimension de performance ou du moins associée à un temps et à des buts mais plus, ce rapport au corps que je retrouve et que j’aime beaucoup aussi de part ma profession de psychomotricienne. 

 

A quel moment on sent qu’on peut devenir une championne dans ta discipline ? 

Mathilde Petriaux : J’ai senti que je pouvais devenir une championne quand j’ai senti que j’étais réellement dans mon élément et que j’arrivais à évoluer de jour en jour et à atteindre des étapes d’une carrière sportive.

Quand tu es jeune et que tu commences le sport, tu ne te dis pas : “je vais faire du sport pour être championne” ou “ je vais faire du sport pour en faire mon métier”. 

Au début, ça commence avec du plaisir. Tu as envie de t’amuser avec tes copines, de te défouler. C’est comme ça que ça a commencé pour moi. Néanmoins, j’ai toujours été beaucoup dans le challenge et dans la compétition. Donc j’avais vraiment ce sentiment que j’étais à ma place quand j’étais dans un but et que ça me collait à 100%. Ce sentiment d’être championne grandit avec les échéances, avec les objectifs. Cette première sélection en équipe de France a été une immense fierté quand j’avais 13/14 ans.

Je pense que le sentiment d’être championne ne se résume pas forcément à la médaille. Pour moi c’est savoir donner le meilleur de soi-même, savoir inspirer et transmettre des belles valeurs.

 

As-tu un regret dans ta carrière ? 

Mathilde Petriaux : Je n’ai pas de regret. J’ai tendance à avoir une philosophie où même les épreuves les plus difficiles que j’ai pu traverser m’ont forgée. Elles ont d’ailleurs fait ma force aujourd’hui.

Je pense que si je devais me donner un conseil ou donner un conseil à l’ancienne Mathilde, ce serait de mettre au cœur de son projet l’humain et les relations. Il est très important de bien s’entourer.

Les choix dans une carrière sportive sont super importants et il faut savoir bien s’entourer et être bien accompagné. On fait un sport où on est nous-mêmes à la direction de notre corps et c’est notre travail.

 

Comment te prépares-tu pour les Jeux olympiques au niveau de l’alimentation ?

Mathilde Petriaux : Le mot régime alimentaire, je ne suis pas très fan. Je pense qu’on est tous à l’écoute de notre corps. Il faut savoir se connaître et savoir ce dont on a besoin. 

J’ai été accompagnée pendant une période par des spécialistes pour apprendre à connaître mon corps et comprendre comment il fonctionnait. Tant au niveau métabolisme qu’au niveau récupération, pour savoir un petit peu comment m’alimenter.

Aujourd’hui, je n’ai pas d’accompagnement nutritionnel. Bien évidemment, j’ai une alimentation saine et une bonne hygiène de vie. La récupération et l’alimentation sont hyper importants quand on est sportif de haut niveau. Et ça fait partie de la performance.

Je me suis créée tout un environnement autour de moi avec l’accompagnement psychologique, la prépa mentale, la préparation physique et la récupération. Tous ces éléments-là font partie finalement de ce que j’ai créé, de ce que j’ai voulu développer autour de moi pour réussir cette préparation Olympique.

 

Peux-tu décrire une semaine type ?

Mathilde Petriaux : Alors mes semaines types, elles évoluent selon les calendriers. Ce qu’il faut savoir au hockey, c’est qu’on est quasiment toute l’année en club licenciés.

Ça veut dire qu’on fait un championnat régulier. En moyenne, on fait entre 20 et 30 matchs officiels selon les championnats. Donc, c’est beaucoup de week-ends et beaucoup de déplacements.

Les week-ends, je suis avec mon club. Je joue en championnat espagnol depuis 2 ans. Avant ça, j’ai joué dans le championnat français et dans le championnat belge.

Avec les JO qui sont dans moins d’un an, on a des entraînements réguliers. On va être ensemble avec l’équipe de France à Lille ou à Paris tous les lundis, les mardis et parfois les mercredis. Nous avons des préparations intensives, de la musculation et du hockey.

Ma deuxième partie de semaine se déroule dans le pays basque, où j’habite. Je m’y entraîne dans mon club. 

Le week-end, j’ai des déplacements et des matchs dans mon club en Espagne. Donc, pas mal de déplacements. 

En plus des entraînements de hockey en soirée avec le club ou en début de semaine avec l’équipe de France, il y a la préparation physique.

En moyenne, je suis à peu près entre 20 et 25 heures de sport par semaine. A ça, il faut rajouter le temps de trajet et les transports entre : 

  • les trains
  • les avions
  • la voiture 

 

En parallèle, j’ai mes études. Jusqu’à présent, j’avais également un boulot alimentaire. Je l’ai quitté pour me consacrer pleinement aux Jeux Olympiques.

 

Quelle a été ta première réaction lorsque tu as appris que vous aviez été sélectionnée pour participer aux Jeux Olympiques de Paris ?

Mathilde Petriaux : Il y avait un certain temps entre les deux le moment où on a su que c’était fait et le moment où ça a été officiellement validé. Nous avons eu un processus qualificatif un peu particulier. 

En tant que pays hôte, on n’était pas qualifié d’office. Il fallait qu’on assure une compétitivité et qu’on soit dans le top 25 mondial.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’à l’époque, on était à la 32ième place. Ce n’était pas forcément révélateur de notre niveau. Ce qui est compliqué avec les places au ranking, c’est que les points sont attribués en fonction des matchs officiels. 

On a toujours été un peu en dessous de notre niveau au ranking mondial, c’est encore le cas aujourd’hui.

On a fait une coupe d’europe B, il y a deux ans à Prague. Lors de celle-ci, on a terminé vice-championne d’Europe.

Quand on a su qu’on combattait le pays de Galles en demi-finale et qu’on allait rentrer en finale de cette compétition, on a su qu’on avait gagné le minimum de points nécessaires pour entrer dans ce top 25. Cela nous assurerait une qualification pour les Jeux Olympiques. Il a ensuite fallu valider tout l’aspect administratif et on été super bien entourées. La Fédération Française a fait un travail monstre pour qu’on puisse se qualifier.

Aujourd’hui, on fait des super résultats. On arrive à battre des équipes du top 15 et on accroche les équipes du top 10 mondial. Comme le Japon qu’on a joué, il n’y a pas très longtemps. 

Notre objectif est de montrer qu’on est compétitives et qu’on n’est pas juste le pays hôte qualifié.

 

As-tu des sponsors qui t’ accompagnent alors que le Hockey sur Gazon n’est pas aussi connu en France que dans des pays comme la Belgique ?

Mathilde Petriaux : Le hockey sur gazon est un sport hyper obscur en France. En Belgique, c’est pas mal développé.

On est en sport qui a eu du mal à s’implanter et géographiquement, ce n’est pas forcément facile. Les clubs n’ont pas beaucoup d’argent et doivent se déplacer dans toute la France. C’est compliqué et c’est pour cela que les joueuses françaises sont dans des championnats à l’étranger. C’est un peu dommage, parce qu’on quitte le championnat et on ne participe pas au développement du hockey français dans un certain sens.

Malheureusement, je n’ai pas beaucoup de sponsors. Je cherche des partenaires pour les Jeux Olympiques et j’espère en trouver prochainement. J’ai des partenaires matériels, qui me fournissent mes équipements de gardien de but. Un équipement de gardien coûte entre 2000 et 3000 euros. C’est quand même un certain budget.

Au quotidien, je n’ai pas de sponsor financier. J’ai lancé une grande campagne de recherche de partenaires. J’espère prochainement avoir l’honneur de représenter certaines entreprises, certaines marques aux Jeux Olympiques. Je veux partager des valeurs avec elles et éventuellement, parler de l’après carrière car c’est quelque chose que je prépare pas mal.

 

Qui est ton sponsor matériel ? 

Mathilde Petriaux : J’ai récemment changé. Jusqu’à présent, j’étais chez Brabo. J’ai joué pendant longtemps avec des Goalies Brabo. Prochainement, je vais passer chez Obo. À partir d’août / septembre, je m’entraînerai avec des Goalies Obo et j’en suis très contente.

 

J’ai vu que tu es très présente sur LinkedIn. Pourquoi as-tu fait le choix d’être autant présente ? 

Mathilde Petriaux : Mon choix d’être présente sur Linkedin a un double aspect. La position de l’athlète est plus seulement associée à la performance sur le terrain. 

Aujourd’hui, trouver des partenaires n’est pas seulement de mettre un logo sur son casque. C’est aussi partager des valeurs avec des entreprises, c’est aller à la rencontre des entreprises.

Linkedin est le meilleur réseau pour rencontrer les entreprises et pour parler du monde professionnel. Je pense qu’il y a énormément de liens à faire entre les valeurs du sport et celles de l’entreprise. 

Je suis aussi active sur Linkedin pour ma recherche de partenaires. Ça a vraiment une vraie cohérence et du sens.

Je souhaite également partager mon expérience de sportive de haut niveau et préparer mon après carrière. Je m’oriente sur un métier plus apparenté à du consulting, du management, la gestion d’équipe et la gestion de l’humain. J’ai envie de transmettre l’expérience que j’ai pu acquérir en tant que sportive de haut niveau.

L’idée est de commencer à développer un réseau et de faire des rencontres, parce que c’est super riche en rencontres et c’est un super réseau pour ça.

 

As-tu un avis sur la place des femmes dans le sport à l’heure actuelle ? 

Mathilde Petriaux : C’est quelque chose que je porte sincèrement énormément. Pour moi, c’est super important de parler d’inclusion et d’égalité des chances. Pas forcément que entre hommes et femmes mais aussi par rapport à tout ce qui est question d’identité, de se sentir bien avec soi et avec son orientation sexuelle. Pour moi, c’est hyper important qu’on soit dans un monde où chacun se sente à sa place et où il y a une part d’égalité. Dans le sport, ça n’a pas toujours été le cas et ce n’est toujours pas le cas. C’est donc des sujets que j’aime porter, que j’aime évoquer et qui sont importants. Il y a encore pas mal de combats à mener mais les choses évoluent.

 

Des conseils pour les femmes qui voudraient se lancer dans ta discipline ? 

Mathilde Petriaux : Le hockey est un sport qui est plutôt féminin donc il ne fait pas partie des sports où il y a des gros problèmes de discrimination. Néanmoins, il y a encore des différences par rapport aux investissements et à l’aspect financier.

Je pense qu’une femme qui veut faire du sport doit oser. Bien évidemment, on peut s’estimer heureuse parce qu’on est dans un pays où on peut pratiquer notre sport. Il y a des pays où les femmes n’ont pas le droit de faire du sport, n’ont pas le droit de faire certains sports et n’ont pas le droit de s’exposer.

Je pense qu’on a cette liberté et qu’il faut l’affirmer. Et donc il faut vraiment oser, oser s’engager et faire du sport. 

 

Le mot de la fin ? 

Mathilde Petriaux : Je pense que le plus important dans la vie et dans le sport, c’est de s’engager et de se donner à 200%. Il faut croire en ses valeurs et savoir les porter haut et fort. J’invite n’importe qui à prendre la parole, libérer la parole et aussi, oser aller faire du sport  parce qu’il n’y a rien de mieux pour se libérer la tête.

 

Si cette rencontre vous a plu et que vous souhaitez en découvrir d’autres, n’hésitez pas à consulter nos autres interviews sur Femme de sport ou bien sur notre page podcast sport !

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