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Rencontre avec Marina Gauthier, entrepreneuse dans le milieu du tennis

Femmedesport a rencontré lors d’une interview Marina Gauthier, entrepreneuse et créatrice de sa propre agence de communication, marketing et événementiel spécialisée dans le milieu du tennis, Marina Gauthier Consulting. Découvrez dans cet article son parcours, son métier et les spécificités de celui-ci ! 


Femmedesport: Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter ? 


Je m’appelle Marina Gauthier, j’ai 32 ans et je suis parisienne. Je suis passionnée de sport en règle générale et essentiellement de tennis. J’ai une agence de communication, marketing et événementiel spécialisée dans l’industrie du tennis. Je travaille avec certains autres sports, mais principalement dans le tennis. 







Femmedesport: Peux-tu me parler de ton parcours ? 

Marina Gauthier: J’ai fait un Bac S, puis une école de commerce qui s’appelle l’ESG. Une école de commerce en 5 ans, avec un master entrepreunariat. Pendant mes études j’ai notamment été stagiaire pour un agent qui s’appelle Carlos Fleming. Il est un agent de chez IMG à New York. Carlos Fleming est entre autres l’agent de Vénus Williams. 

Je savais que je voulais travailler dans le milieu du sport. J’ai donc orienté mes stages dans cette direction-là. Pendant mes trois dernières années d’études, j’ai été au practice desk de Roland-Garros. Pendant 3 semaines, qualifications incluses, j’étais derrière un bureau qui se situait juste à côté du vestiaire des joueurs. Les joueurs s’adressent à nous pour venir soit réserver un terrain pour s’entraîner, soit pour s’échauffer quelques minutes avant leur match. Les personnes qui viennent s’adresser à nous, ce sont les joueurs mais également les agents ou les sponsors et les familles des joueurs. 

J’ai commencé à nouer des contacts avec toutes ces personnes à force de les revoir 3 ans. J’ai sollicité des rendez-vous avec des agents et des personnes de ce milieu pour essayer de créer de nouvelles relations. Mais également pour comprendre les différents corps de métiers qui existaient. Ensuite, à la fin de mes études j’ai travaillé 6 mois à la Fédération Française de Tennis. C’était une mission pour organiser tous les services qui étaient liés aux joueurs de tennis pendant Roland-Garros. Entre autres le practice desk, mais également tous les services transports, arbitrage, etc. A l’issue de ces 6 mois j’ai fait quelques missions de freelance. 

Et très rapidement, un peu de nulle part je dirais, Gaël Monfils m’a appelé un jour en masqué. Il m’a dit « Bonjour, je suis Gaël Monfils. Je pense que j’ai besoin de quelqu’un pour rejoindre mon équipe ». Et on a parlé pendant une semaine tous les jours à la même heure. A ce moment-là il n’avait pas de téléphone portable. Il m’appelait avec des crédits skype. On se parlait un petit moment, il voulait apprendre à me connaître et me dire aussi pourquoi il avait besoin de quelqu’un dans son équipe. 

Il était alors 25e mondial et il sentait qu’il allait bien jouer dans les mois qui arrivaient. Il avait donc besoin de soutien au quotidien. Pendant 2 ans, j’ai fait partie de son équipe. Pendant les tournois j’étais avec lui 80% du temps. En tournoi il s’agit de coordonner l’équipe. Dans une équipe il y a un joueur, un coach, un kiné, et de temps en temps quelqu’un qui s’occupe de la préparation physique. Et moi je coordonnais tout ça pour être sûre que le programme du lendemain était fixé, que tout soit bien organisé avec le tournoi. 

J’étais également chargée de ses relations publiques, en contact avec les médias. Car après chaque match un joueur doit aller en conférence de presse. Je réceptionnais toutes les demandes médias et je gérais le « day to day » des sponsors. Que ce soit réceptionner les nouveaux vêtements, les shootings ou bien les obligations envers les sponsors. Je le soutenais également sur toute la partie réseaux sociaux. Il y a eu beaucoup d’autres choses pendant ces deux années. On a également développé des projets extra tennis. Gaël Monfils est quelqu’un de passionné, et donc il y a pleins de choses sur lesquelles on peut travailler. 

C’était en 2016 et 2017. Fin 2016 il était 6e mondial. Nous sommes allés au Masters avec les 8 meilleurs au monde. Ensuite en 2017 il est descendu au classement. Et fin 2017, j’ai monté ma propre boîte, qui s’appelle Marina Gauthier Consulting. Je me suis spécialisée dans cette niche qu’est le tennis. 



Femmedesport: Est-ce que tu peux me parler de l’entreprise, Marina Gauthier Consulting, que tu as créée ? 

Marina Gauthier: Je travaille seule, mais j’ai un certain nombre de freelances en qui j’ai confiance. Ils travaillent un certain nombre de jours par mois pour moi. J’ai 3 secteurs d’activité. 

Tout d’abord j’ai une agence de communication. Je suis entre autres la directrice de la communication de l’Académie de Tennis de Riccardo Piatti qui se situe à Bordighera en Italie. Elle est l’une des académies de tennis les plus réputées au monde. Nous avons une soixantaine de jeunes joueurs résidents à temps plein. Les âges vont de 10 ans à 30 ans et quelques. On a aussi des top joueurs avec lesquels on travaille. Par exemple, le directeur du fitness chez nous, qui s’appelle Dalibor Sirola, est également la personne chargé du fitness de Alexander Zverev.  

Je suis la directrice de la communication et je m’y rends un jour par mois. Le reste du temps je suis en contact quotidien avec l’équipe sur place pour superviser tout ce qui est réseaux sociaux, stratégie, relations presse. Mais également tout ce qui est journalistes papier qui viennent régulièrement grâce à nos contacts pour faire des reportages. Ils permettent de montrer au monde entier mon métier et ce que l’on fait dans cette académie. 

Je fais également des missions ponctuelles pour des tournois ou bien des joueurs, des événements qui ont besoin de communication. Par exemple, il y a quelques semaines j’ai travaillé avec une association qui organisait une vente aux enchères pour soulever des fonds pour les personnes malades. J’ai aidé cette association à faire un gros boum sur les réseaux sociaux et à la télévision. Et pour ainsi faire parler de l’événement. Donc ça c’est l’une de mes trois activités.

La deuxième activité, est une agence événementiel. J’organise deux types d’événements. Des événements pour des sponsors, par exemple lors du dernier Roland Garros j’ai organisé des événements pour Yonex Tennis ou encore Asics Tennis. Je trouve une maison, que je loue et ensuite on travaille sur la partie branding. Ce sont des maisons dans lesquelles les joueurs viennent se rendre quelques jours avant le début de Roland Garros afin de passer un moment avec leurs sponsors et récupérer leurs dotations pour le tournoi. Par exemple, ils récupèrent un sac avec tous les vêtements qu’ils vont pouvoir porter pendant Roland Garros. 

J’organise également des événements corporate. Il s’agit par exemple de cabinets d’avocats qui ont besoin d’organiser un événement. Soit uniquement pour leurs salariés en interne, donc un événement team building. Soit un événement pour inviter leurs meilleurs clients. J’organise donc des événements toujours liés au sport. Cela peut être par exemple une journée sur un terrain de tennis avec des rencontres avec des tops joueurs. Ou bien un tournoi de tennis où tout le monde va jouer avec l’intervention d’un ancien grand joueur qui va venir jouer avec ces personnes. 

Mon troisième cœur de métier est un peu plus large. Je fais en effet du consulting. Car je suis très proche des joueurs du top niveau, de tous les agents qui représentent ces joueurs-là et des sponsors. Je mets en relation des joueurs avec des marques pour des contrats de sponsoring. Je fais également du consulting pour des entreprises qui se lancent dans le milieu du sport ou qui ont besoin de connaissances du milieu du tennis. Pour que celles-ci puissent ensuite développer leurs produits ou avoir de nouveaux ambassadeurs. 

Je fais aussi du consulting pour de jeunes joueurs. Je ne suis pas agent mais je conseille les jeunes joueurs et leurs familles. Il s’agit ici de leur expliquer comment ça se passe en haut niveau afin qu’ils soient préparés. Je fais vraiment des choses très différentes. Il y a quelques années j’ai travaillé avec Mike Tyson car sa fille joue au tennis. Ils sont venus à Paris et pendant une semaine on a tourné de petits épisodes où sa fille Milan jouait au tennis avec des top coachs et des top joueurs. On a filmé ces épisodes qui ont ensuite été diffusés sur TPMP. 

Je suis donc amenée à travailler sur différents projets. Mais ce qu’on vient chercher chez moi et au sein de mon agence, c’est la connaissance que j’ai de ce milieu du tennis que peu de gens ont. 



Femmedesport: Quels sont les aspects qui te plaisent le plus dans ton métier ? 

Marina Gauthier: Je dirais la diversité. Je fais tellement de choses différentes. Il y a des périodes où je fais plus de l’événementiel, d’autres plus de consulting. J’aime ne pas être au bureau du matin au soir. Bien entendu mon métier nécessite d’être sur l’ordinateur une grande partie du temps mais je suis aussi souvent sur des courts de tennis. 

Je travaille dans ce milieu parce que je trouve que c’est un milieu sain. Les gens se lèvent tôt, ont une bonne hygiène de vie. La plupart de ces personnes, que ce soit des joueurs mais aussi les agents, ce sont des gens qui font du sport régulièrement et qui s’alimentent bien. Je n’ai pas dit qu’on ne faisait pas la fête bien évidemment. Mais voilà c’est sain, les gens sont très souvent ouverts d’esprits. C’est un grand mélange de nationalités. On apprend des personnes de différentes cultures. C’est ce partage là qui me plait beaucoup. 

La dernière chose, c’est de pouvoir partager les émotions des champions. C’est le cas quand vous êtes au sein d’une équipe, notamment lorsque j’étais dans celle de Gaël Monfils. Quand vous êtes assis dans son box et qu’il joue, qu’il gagne ou qu’il perde, vous pouvez partager ses émotions. Parce qu’on sait tout ce qui se passe derrière ce travail. Et cela ça n’a pas de prix, c’est extraordinaire. 



Femmedesport: Quel est ton meilleur souvenir lié à ta passion ? 

Marina Gauthier: Dans ma collaboration avec Gaël il y en a eu pleins, des moments exceptionnels. Un moment qui me vient en tête c’est 3 semaines, qui ont été assez extraordinaires. On a vécu dans une bulle un peu hors du temps. C’était en 2016 à l’US Open, Gaël Monfils a atteint la demi-finale. Quand on est en Grand Chelem, qui dure 2 semaines, on arrive en général une petite semaine avant. Donc quotidiennement vous allez refaire la même chose : prendre la voiture, aller au stade, la routine qui s’installe. Et en fait on a vécu dans une bulle avec l’équipe et Gaël. Vivre une demi-finale en Grand Chelem dans ces conditions-là, avec un joueur qui est très généreux dans son partage, c’est l’un de mes moments les plus extraordinaires que j’ai vécu. 

Mais il y a aussi un autre moment, après le covid. On a tous souffert du covid. Les joueurs n’ont pas pu exercer leur métier. Et après le covid je suis allée en Italie pour voir deux jeunes joueurs. Et c’est là où j’ai rencontré à nouveau Riccardo Piatti que je connaissais, car il a été entre autres le coach de Richard Gasquet. Quand j’ai vu tous ces jeunes, cette vie qu’il y avait en Italie et ce petit cocon parce que l’académie c’est 4 terrains, cette famille qu’ils formaient, j’ai eu envie de travailler avec cette équipe. J’ai commencé alors à la fin de la journée à parler à Riccardo en lui disant que j’aimerais montrer au monde ce qu’il fait. Cela a pris deux ou trois mois pour finaliser toute cette organisation car je souhaitais devenir directrice de la communication de cette académie. Quand j’ai eu le feu vert et qu’on a tout validé, je pense que c’était aussi un grand moment dans ma carrière. Un grand moment de savoir que je rentrais dans cette équipe-là, qui est exceptionnelle. Et maintenant cela fait presque 3 ans. 



Femmedesport: Tu es entourée de stars du tennis mondial, comment sont-ils dans la vraie vie ?

Marina Gauthier: Je dirais normaux. Ils sont extraordinaires parce que ce sont des joueurs de haut niveau. Je dirais que ce sont des personnes extraordinaires grâce à leur métier. Je pense que tout le monde est extraordinaire à sa manière, que ce soit des joueurs de haut niveau ou pas. Le tennis est vraiment un sport sain. Il faut rappeler que les joueurs sont chefs d’entreprise. Ce n’est pas comme au foot par exemple où l’on est salarié d’une équipe et on suit ce que l’équipe nous demande de faire. 

Les joueurs de tennis sont seuls. C’est un sport individuel, mais derrière ils vont s’entourer. S’entourer d’un coach, d’un kiné, d’un préparateur mental et physique, d’un nutritionniste. Ce sont eux qui vont chercher toutes ces personnes et les embauchent. Quand on est chef d’entreprise on voit les choses différemment. Et je pense que ceux pour qui ça fonctionne ce sont ceux qui sont respectueux. Ils comprennent que leur équipe donne le maximum pour leur réussite. Ils sont respectueux, ouverts. Ces joueurs savent également que les gens qui travaillent avec eux donnent tout mais que derrière ils ont une famille et des obligations. 

Et puis surtout, ce sont des gens qui ne lâchent rien. Quand on est athlète de haut niveau, on ne lâche rien. Ils ont une capacité à s’adapter énorme. Ils voyagent toute l’année, ils font le tour du globe. Et dès qu’ils perdent, ils rebondissent. Et la majorité du temps à la fin d’un tournoi ils perdent, car il n’y a qu’un seul gagnant. Très souvent, dès le lundi d’après ils sont ailleurs et partent sur un nouveau tournoi. Et il faut se remettre dans des conditions où il faut gagner. Ce sont vraiment des persévérants. 


Femmedesport: En tant que femme entrepreneuse dans le monde du sport, est-ce qu’il y a des choses que tu souhaiterais changer ? 

Marina Gauthier: Avoir plus de femmes. Il y a vraiment très peu de femmes. Ce serait génial de pouvoir avoir plus de femmes. Plus de femmes coach, plus de femmes agents et plus de femmes au sein de l’équipe des sponsors. 


Femmedesport: Toi au niveau personnel as-tu ressenti le fait d’être une femme dans un milieu masculin ?

Marina Gauthier: Clairement, et c’est loin d’être simple, on ne va pas se mentir. D’autant plus quand on est une jeune fille, car j’ai commencé il y a une dizaine d’années. Vous êtes souvent dans des zones du globe où il fait extrêmement chaud, donc on peut commencer par la partie vestimentaire. On va se demander ce que l’on va porter pour rester professionnelle. Pas trop sexy, mais aussi à l’aise. Et je pense que les hommes n’ont pas à se poser la question, ils vont mettre un short et un t-shirt. Les femmes se questionnent sur de petits aspects auxquels les hommes ne vont même pas penser. Je pense que pour être une femme dans ce milieu il faut être très forte psychologiquement, savoir pourquoi on est là. Et se dire qu’on est une femme mais qu’on a le droit d’être là au même titre que les hommes, et qu’il faut persévérer. 

La question d’être un homme ou une femme ne devrait pas être une question. La question c’est : est-ce que quelqu’un a une compétence oui ou non, qu’il soit homme ou femme. Homme ou femme, on a tous des qualités et des défauts. 


Femmedesport: Est-ce que tu as un mot pour toutes les passionnées de sport ? 

Marina Gauthier: J’ai souvent des jeunes encore en école qui m’écrivent et qui me demandent si on peut se parler par téléphone. Ils me demandent des conseils sur comment travailler dans le milieu du sport.

Je pense que le milieu du sport est un milieu très large. Et si c’est ce qui nous anime et qu’on a envie de travailler dedans, il y a tellement de métiers qu’on peut le faire. Je recommande à n’importe qui de prendre un papier et un crayon et d’écrire ce que l’on sait faire et ne sait pas faire. Et ensuite se dire voilà : dans ce que je sais faire, où sont les métiers qui me conviennent dans le milieu du sport ? 


Femmedesport: Le mot de la fin ? 

Marina Gauthier: Ça n’a pas de prix de faire ce que l’on aime dans la vie. Notre métier c’est ce que l’on fait quasiment tout le temps. La majeure partie du temps, on travaille. Et quitte à travailler autant le faire dans un milieu qu’on aime. Je donnerai comme conseil de ne jamais lâcher. Si on croit qu’on peut y arriver, alors on a de grandes chances d’y arriver. Il faut juste croire en ses possibilités. 

Femmedesport: Il faut faire comme toi, et faire de sa passion son métier. 

Marina Gauthier: Exactement ! J’y crois vraiment, parce que ça rend heureux. Et je pense que c’est comme ça qu’on réussit, aussi bien au niveau professionnel que personnel. 

Merci à Marina Gauthier de nous avoir accordé ce temps pour nous parler de son parcours et de son métier passionnant ! 

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