Femmedesport rencontre Émilie Robert, entrepreneuse et fondatrice de l’agence d’aventure à destination des femmes, Aixploreuse.

Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter ? 

Je m’appelle Émilie Robert, je suis la fondatrice de l’Agence Aixploreuse. Une agence d’aventure à destination des femmes à la recherche d’évasion et de bien-être. J’ai 32 ans, et je vis actuellement à la Ciotat. Je suis très sportive, anciennement je pratiquais le tennis en compétition. Après j’ai arrêté le tennis et basculé sur des activités d’endurance. Telles que le running, le trail, et aussi pas mal de yoga. 

Est-ce que tu peux me parler un peu plus de cette agence, Aixploreuse, que tu as créée ? 

L’agence Aixploreuse, c’est un concept. C’est une agence qui propose des aventures à destination de femmes intrépides. J’organise des expériences qui vont au-delà des frontières de l’ordinaire. Des expériences qui permettent de repousser ses limites, de connecter à la nature tout en faisant de belles rencontres. Parce que finalement c’est aussi ce qu’on recherche, le lien avec l’humain. Avec beaucoup d’authenticité aussi.

Au sein de l’agence on propose plusieurs expériences. Ces expériences peuvent être d’une demi-journée, comme une randonnée associée à du yoga et ensuite la découverte d’un produit local. Pour entrer un peu plus dans les détails, la dernière demi-journée était à Marseille, dans les calanques. On est venue faire une petite rando de 6-7 kilomètres avec pas mal de dénivelé. Après, nous sommes allées au sémaphore pour le yoga et on a dégusté une petite barre énergétique d’un artisan local avec qui j’ai l’habitude de faire pas mal d’événements.

Ces expériences peuvent aussi être des séjours. Pour les séjours on reste en France, sur plusieurs jours. Et je propose également des voyages, plutôt à l’étranger et sur plusieurs semaines. Par exemple, le premier voyage que j’ai proposé c’était l’an dernier au Sri-Lanka. Il y avait un mélange de découverte culturelle et d’activité sportive et physique. On a fait aussi un safari. C’est unir tous ces éléments-là.

L’accent est vraiment mis sur l’exploration de la nature et de destinations uniques. Ce qui va nous différencier chez Aixploreuse, c’est notre engagement à fournir des expériences authentiques et personnalisées. Notre clientèle est principalement féminine. Ce sont des femmes qui vont chercher des défis physiques, des moments de détente, du bien-être. 

Tu fais partie de tous ces séjours ? Tu y participes toujours ?

J’ai passé mon diplôme, donc j’accompagne sur de la randonnée. Je travaille aussi beaucoup avec Emilie, qui est AMM, accompagnatrice moyenne montagne. 

Pour commencer comme l’agence est relativement récente, je suis sur tous les événements. A terme, l’idée c’est de me mettre un peu plus en retrait sur les événements. Je pourrai ainsi avoir plus de temps et sortir plus d’événements. Je travaille aussi beaucoup avec des personnes qui me ressemblent, qui ont les mêmes valeurs. 

Quelle est l’origine de ce projet ? Comment l’idée t’est venue ?

L’origine d’Aixploreuse remonte en 2019. J’ai ressenti le besoin de créer quelque chose qui me correspondait. Qui correspondait vraiment à mes aspirations et valeurs. Comme je l’ai dit juste avant, je suis une ancienne sportive de haut niveau. Le sport a toujours fait partie de mon quotidien. Et à ce moment-là j’étais encore en poste, j’étais manager digital au sein d’un groupe international. 

Et j’avais cette activité en parallèle. A la base c’était vraiment un projet qui pouvait me permettre de profiter, de proposer des choses qui me plaisaient. Et petit à petit le concept s’est développé, j’ai eu de plus en plus de clientes.  Cela faisait 6 ans que j’étais dans cette entreprise. Et arrivée à 31 ans, je me suis lancée. J’ai toujours eu ce projet en tête, j’avais un idéal. Celui de créer une agence de voyage, d’aventure. J’ai un peu ça dans l’âme. Je préférais concrétiser cet idéal. J’ai pris la décision de quitter la société dans laquelle j’étais pour créer cette agence. 

En tant que passionnée d’aventure et de bien-être j’ai toujours cherché des expériences de voyage qui allient activité physique, découverte et moment de détente. J’ai constaté un manque d’options qui répondaient à ces critères pour les femmes. C’est à ce moment-là que je me suis lancée à 100% dans cette aventure. 

L’idée fondatrice d’Aixploreuse c’est de créer une communauté où les femmes peuvent se retrouver, se ressourcer, repousser leurs limites. Tout cela dans un environnement sûr et inspirant. La mission c’est d’offrir des expériences qui nourrissent le corps, l’esprit, l’âme. Tout en valorisant la nature.

Quels obstacles as-tu rencontré depuis la création d’Aixploreuse ?

Pour commencer, je dirais de passer de salarié à entrepreneur à gérer l’agence Aixploreuse. Au début, on est tout excité, on a eu une idée géniale. Et je le pense encore. Mais voilà, la transition est un petit peu dure. On se lance dans le grand bain, on n’est plus tenu. Et on se dit qu’on y est vraiment. 

L’autre difficulté a été d’avoir la certification atout-france. Je suis une agence de voyage certifiée. Cela a été assez difficile. Au final je l’englobe dans tout ce qui a été contrainte administrative. Pour parler avec beaucoup de transparence, c’est vrai que quand on se lance on a un petit peu peur de lever des fonds, ou du moins on se sait pas comment s’y prendre. Donc la difficulté au début va être aussi ce manque de trésorerie.

Et le fait d’être seule, c’est quelque chose qui est assez dur. D’autant plus qu’avant je manageais. J’étais avec une équipe. Et là on se retrouve seule, bien qu’au final je ne sois jamais seule sur les événements. Mais je suis seule à avoir des peurs, à célébrer des victoires aussi. Pour résumer, c’est surtout ça qui m’a impacté.

Pour nous faire un peu rêver sur Femmedesport, quel séjour tu me proposerais si j’avais envie de prendre l’air ?

Alors moi je te les proposerai tous ! Mais il faut toujours faire des choix finalement. 

Je te proposerais un séjour inoubliable, qu’on a mis en place cet hiver. C’est une aventure de 4 jours dans le Queyras, au départ de Saint-Véran. On partira en direction de l’observatoire de Saint-Véran, pour ensuite être encadrés par des passionnés d’astronomie. On retombe un peu en enfance, on nous réexplique un petit peu le fonctionnement du ciel. Il y a de la lecture du ciel, de la recherche de nébuleuses, l’observation du soleil et de jupiter. 

Et ensuite le lendemain, tu partiras en direction du refuge de la Blanche. C’est un de mes refuges favoris. On est face à un lac, la nourriture est extra. Car bien manger c’est aussi super important, cela fait partie des valeurs de l’agence. Je te proposerais celui-ci, bien que je t’en proposerais aussi d’autres.

Ça fait rêver ! Et les séjours, sont-ils ouverts à tous, quels que soient les niveaux ? 

Je me suis beaucoup posée la question de créer des niveaux ou non. Mais il n’y a pas de séjour extrême, cela reste accessible à tout le monde. Je ne souhaite pas créer de niveau. Parce que je me dis que si on met un niveau moyen ou dur, les gens ont du mal à se jauger et donc directement ne viendront pas. Je pense que cela peut être un frein. 

L’idée c’est plutôt d’envoyer toutes les informations avant: les kilomètres, le dénivelé, de tout expliquer et de traduire ces informations. Après on accompagne, on ne laisse personne seul. C’est aussi l’avantage d’être en groupe, on a une force qui se développe. On a envie de réussir pour soi avant tout, mais aussi pour le groupe. C’est pourquoi j’ai pris le parti de ne pas créer de niveau, pour moi tout le monde en est capable.

On est aussi sur l’idée du dépassement, donc même si c’est quelque chose un peu au-delà de nos compétences ça fait du bien de se sentir capable ! 

Oui, par exemple le dernier séjour hivernal organisé par Aixploreuse c’était ce séjour à Saint-Véran dont j’ai parlé plus haut. Et il y a eu une personne qui a eu beaucoup de mal, de difficultés. En échangeant avec elle, elle m’a dit que si elle avait su cela elle ne serait pas venue. Et finalement, elle a repoussé et elle a réussi ! Ça a été beaucoup de mental. 

Il y a aussi tout ce qui se passe dans la tête des femmes. Je pense qu’en tant que femme on se pose beaucoup de questions, on a moins confiance en nos capacités. Mettre en place des niveaux rajouterait des freins alors qu’il n’y a pas lieu d’en avoir ! Il faut se faire confiance.

Quelles catégories d’âges participent à ces séjours ? 

J’attire beaucoup de mamans, de jeunes mamans. Je pense qu’il y a vraiment cet aspect là, où elles ont besoin de leur espace et de temps à elles. Ma tranche d’âge va être sur la quarantaine, et plus largement entre 30 et 60 ans. 

Quels sont tes projets à l’avenir et tes objectifs pour l’agence ?

L’idée c’est de continuer de grandir. Devenir une référence dans le domaine des voyages d’aventure pour les femmes. Avoir une gamme de produits variés et avoir une communauté engagée qui ne cesse de s’agrandir.

L’idée c’est de proposer un campus de séjours, de voyages. Et aussi pouvoir recruter quelqu’un afin que je puisse encore plus développer ce concept. Aller chercher aussi des moyens financiers et asseoir d’autant plus l’image de l’agence.

Est-ce que tu as un conseil pour les femmes entrepreneuses qui souhaitent se lancer ? 

Celui qui me vient en premier lieu, c’est de se faire confiance. D’essayer, d’oser, d’aller jusqu’au bout de son projet. On a des idées et on peut être déstabilisé par des injonctions, ses peurs et celles des autres. Il faut vraiment arriver à se faire confiance. Limite de se mettre des œillères et de foncer. Il vaut mieux essayer plutôt que de se dire j’aurai dû essayer. Ce que je peux conseiller aussi c’est de bien s’entourer. 

Et ce qui reste primordial à mes yeux, c’est de prendre soin de soi. En tant qu’entrepreneur, il est essentiel de faire attention à tout ça. De garder ce bien-être physique et mental. Continuer de s’accorder du temps, de se reposer. Pour ainsi arriver à maintenir son énergie et sa motivation à long terme. Car l’entreprenariat c’est les montagnes russes et on a ce besoin d’avoir tout le temps de l’énergie.

Oui parce qu’au final tout ne dépend que de toi. Ça représente un sacré poids sur les épaules.

Exactement, c’est ce que j’ai appris car j’ai suivi un programme en étant accompagnée par un coach. Il m’a conseillé de dissocier la personne, donc Émilie Robert, de l’entreprise, d’Aixploreuse. C’est humain, on se confond un peu dans tout ça. Et tout nous impacte. Il faut arriver à prendre ce recul, et se dire que c’est une entreprise, et pas la personne qu’il y a derrière. C’est un gros travail, mais il faut en prendre conscience pour justement travailler dessus. 

Est-ce que tu as un mot pour les femmes sportives en général, pour leur donner envie de voyage et d’aventure ? 

Je vais parler avec mes mots, avec mon expérience et mes ressentis. Moi le sport ça m’a fait ressortir beaucoup de choses. J’étais une fille très timide et ça m’a vraiment permis de sortir de cette timidité. Le sport m’a donné confiance en moi. Je pense qu’on a tous été touché par ce sujet là de la confiance en soi. Et je dirais même de l’estime de soi. C’est quelque chose à travailler. A mes yeux le sport c’est vraiment un remède qui est sain, qui est gratuit, qui est magique. Il agit aussi bien sur le mental que sur le physique. 

J’aimerais prendre un micro et crier à la terre entière que pratiquer du sport ça permet d’arrêter d’avoir peur. Et aussi d’être bien dans sa tête, de vivre en communauté. Le sport pour moi, c’est mon essentiel et mon équilibre. Il libère, il ouvre l’esprit et fait beaucoup de bien. 

Allez-y, foncez. Essayez de vous orienter vers une activité qui va vous satisfaire et pas une activité à la mode. Car cela va être quelque chose que vous allez faire au début mais pour lequel vous allez vous décourager. L’idée c’est de durer dans le temps, et de chercher des ressources dans cette activité quand on en a besoin. Avec cette vie qui va vite et où on est surmené par beaucoup de choses.

J’encourage tout le monde à se mettre au sport, sans parler d’extrêmes loin de là. Tout le monde à son niveau. Et être conscient du bien-être que ça peut procurer. Il faut se faire confiance, arriver à se dégager du temps. Au début il y a pas mal de peur, d’hésitation. Une fois que les filles sont venues et ont passé leur séjour ou leur voyage avec Aixploreuse, elles sont ressourcées. Elles rebondissent, elles ont un regain d’énergie. Il s’agit vraiment de se poser et de se dire « je vais me dégager du temps pour moi ». 

Ce que je dis souvent, et c’est pour ça aussi que je touche cette clientèle-là de femmes, c’est qu’on est encore au 21e siècle. On continue de gérer beaucoup de choses, à savoir la gestion des enfants, les tâches au quotidien. Les femmes sont de plus en plus carriéristes aussi. Il s’agit donc de leur libérer du temps pour elles-mêmes. Que l’on puisse également se retrouver entre femmes. Car entre femmes, la communication est beaucoup plus libérée. On parle de beaucoup de sujets, et on voit qu’au final on est toutes dans le même cas et que tout va bien. 

Merci à Emilie d’avoir pris de son temps pour nous partager son parcours et nous parler de ce passionnant projet ! Si vous souhaitez en savoir plus sur les différents séjours proposés, nous vous invitons à consulter le site internet d’Aixploreuse.

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