Marine Simonis: Allez -y, foncez ! Le sport apporte tellement au niveau mental, au niveau physique. Peu importe le niveau auquel elles ont envie de s’essayer.
Femme de sport à eu la chance de rencontrer Marine Simonis, une apnéiste belge.
Femme de sport : Pour commencer peux tu te présenter ?
Marine Simonis : Je m’appelle Marine Simonis. Je suis apnéiste, une apnéiste belge, une apnéiste en profondeur. Et récemment je suis devenue vice-championne du monde en descente à la brasse.
Femme de sport: Cela fait 5 ans que tu pratiques l’apnée. Qu’est-ce qui t’a attiré vers ce sport au départ ?
Marine Simonis : C’est vraiment le fait d’être dans l’eau et d’avoir des sensations qui sont complètement différentes de la natation qui m’a attiré vers ce sport au départ. Avant j’étais nageuse, et les sensations que j’ai en apnée sont complètement différentes de ce que j’avais l’habitude d’expérimenter avec la natation. C’est vraiment au détour d’un voyage que je m’y suis mis. En ressentant ces sensations j’ai décidé de continuer.
Femme de sport : Quel a été ton parcours pour devenir une athlète de haut niveau ?
Marine Simonis : Mon parcours est assez simple. J’ai découvert il y a 6 ans l’apnée. J’ai pris mon premier cours d’initiation. Puis je les ai tous fait au fur et à mesure, l’un après l’autre. J’ai fait ma première compétition quelques mois plus tard. J’ai commencé à enchaîner sur d’autres directement sans me poser de question. De fil en aiguille, j’ai fait de plus en plus de compétitions et d’entraînement pour au final commencer à participer aux championnats du monde et faire partie du top mondial.
Comment s’organisent tes entraînements au quotidien ? Quels sont les aspects physiques et mentaux que tu travailles le plus ?
Marine Simonis : Le mental est une chose que je devrais travailler bien plus, parce que c’est un peu ça qui me fait défaut. Donc c’est vrai qu’on peut s’entraîner comme on veut physiquement. Mais si le mental ne suit pas, cela va poser problème lors des descentes. Ca fait un peu bobo de dire ça mais je fais de la méditation et de l’auto hypnose. J’ai aussi du coaching mental. Et puis à côté de ça, je fais du vélo en apnée pour augmenter ma tolérance au gaz carbonique. Je fais aussi de l’étirement du diaphragme, de la cage thoracique. Je fais du renforcement musculaire et beaucoup de compensation des oreilles, des exercices au niveau de la sphère ORL.
Femme de sport : Comment perçois-tu les profondeurs ? Y a-t-il une sensation de liberté ou au contraire d’enfermement ?
Marine Simonis : Ça dépend vraiment, j’ai des plongées qui se passent extrêmement bien où vraiment j’arrive à être dans la zone et me sentir complètement libre sous l’eau. Et celles-ci bien sûr, ce sont les meilleures. Mais cela n’arrive pas tout le temps comme ça, ce serait trop beau sinon. J’ai pas mal de plongées où je me sens restreinte au niveau de la cage thoracique. Je me sens oppressée par les profondeurs. En général je ne suis pas adepte du forcing donc quand ces plongées m’arrivent, j’ai tendance à avorter mes plongées et remonter plus tôt que prévu.
Femme de sport : Il y a t-il des spots que tu préfères en particulier où les conditions sont favorables pour l’apnée?
Marine Simonis : Le spot le plus incroyable et le plus propice aux performances c’est à Long Islandaux Bahamas. C’est là où la plus grosse compétition d’apnée se déroule hormis les championnats du monde. Ce spot s’appelle le vertical blue. Les conditions sont juste dingues. T’es dans un trou bleu de 200 mètres de profondeur, courant chaud et pas de vagues. C’est juste top.
Femme de sport : As-tu des phobies cachées liées à l’eau ? Par exemple, faire la rencontre d’un requin ou être avalée par une baleine ?
Marine Simonis : Quand on plonge on a vraiment l’habitude de ne rien voir du tout comme faune marine. C’est donc une question que je ne me pose pas trop. Mais il m’est arrivé de plonger à des endroits où il y en avait ou alors des otaries. C’est vrai que je ne suis pas sereine du tout dans ces conditions-là. Et honnêtement quand j’entends des amis australiens qui plongent dans le port de Sydney avec tous les bull sharks à côté où tu ne vois pas à trois mètres, je ne sais pas comment ils font pour plonger. Le mental est juste primordial.
Femme de sport : A quoi penses-tu lors de ta descente sous l’eau ?
Marine Simonis : Je vais essayer de me concentrer sur tout ce qui est technique, sur la compensation des oreilles. Je ne peux pas descendre si je loupe une compense. Donc ça c’est vraiment une chose primordiale à laquelle il faut penser. Après, j’essaye aussi de me focaliser sur un point de mon corps en particulier pour rester dans le moment présent, et pas laisser mon esprit vagabonder et stresser.
Femme de sport : On dit souvent que les apnéistes ont un régime alimentaire très strict. Si tu devais créer un plat spécialement pour les apnéistes, quels ingrédients y inclurais-tu et pourquoi ?
Marine Simonis : On n’a pas de régime particulier. C’est vrai qu’on est très sensible à la préservation des océans, à l’écologie et tout ça. Tu vas donc voir beaucoup d’apnéistes qui sont soit végétariens, soit qui essaient de diminuer leur rapport en viande. Donc, c’est vrai que des protéines végétales, cela va vraiment faire partie de ce que tu veux intégrer dans ton régime.
Femme de sport : Tu es kinésithérapeute spécialisée dans le sport. Ton métier t’aide-t-il pour ce sport ?
Marine Simonis : Ah oui carrément ! La kiné m’aide pour l’apnée et l’apnée m’aide pour la kiné. Donc, en fait, c’est vraiment un cercle vertueux à ce niveau-là, dans les connaissances en tout cas. Dans la compréhension des choses par rapport au mental et au physique que tout est vraiment très connecté. Du coup, les deux s’aident mutuellement.
Femme de sport : Tu es actuellement à la recherche de partenaires, qu’est-ce que tu apportes à tes partenaires actuels ?
Marine Simonis: En effet je suis à la recherche de partenariats parce que le sport de haut niveau et de surcroît le sport au niveau mondial à un certain coût. En effet pour faire partie du top mondial ça demande des heures et des heures d ‘entraînement. Pour le moment je ne peux pas encore vivre de l ‘apnée. Je peux compter par contre sur mes sponsors qui sont EVS, la protime, cible mute et garmin pour pouvoir rentrer dans mes frais de compétition. Je ne suis pas encore professionnelle à temps plein, mais c’est mon objectif pour l’avenir.
J’espère également pouvoir m’approcher du record du monde. Mon travail avec mes sponsors se focalise à la fois sur la communication interne, afin de renforcer la cohésion au sein des équipes, et sur la communication externe, pour maximiser la visibilité et l’impact de nos actions auprès du public. Je fais aussi des conférences. J’ai déjà fait des conférences pour mes sponsors et tout prochainement j’ai un workshop de prévu avec avec EVS. C’est à peu près ce genre de choses que je propose lors des partenariats. Mais ce qui fait vraiment le cœur d’un partenariat c’est de transmettre des valeurs communes. De partager des valeurs communes fait que le partenariat prospère.
Femme de sport : As-tu un mentor qui te donne envie de te dépasser ?
Marine Simonis : Quand j’ai commencé et fais mes premiers cours, je suis directement allée regarder les vidéos de Guillaume Néry et Julie Gautier qui m’ont rendu juste dingue de ce sport.
Le visuel que ça donne, c’est juste incroyable.Depuis que je fais les compétitions, l’athlète que je regarde avec beaucoup d’admiration, c’est Alenka Artnick. Elle est juste vraiment parfaite comme modèle d’athlète, à ne pas pousser et dépasser ses limites. Elle est recordwoman du monde et elle a vraiment cette humilité qui l’accompagne. Et c’est vraiment juste super inspirant.
Femme de sport : Quel message souhaites- tu transmettre aux filles qui veulent se lancer dans l’apnée ou dans le sport de haut niveau ?
Marine Simonis : Eh ben, allez -y ! Allez -y, foncez ! Le sport apporte tellement au niveau mental, au niveau physique. Peu importe le niveau auquel elles ont envie de s’essayer. Il faut vraiment juste se lancer parce que ça n’apporte que du bénéfice.
Merci à Marine Simonis. Nous lui souhaitons une bonne continuation et espérons un titre de championne du monde ! N’hésitez pas à la retrouver sur ses réseaux !
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