Un nom se démarque dans le passé du marathon. Non seulement pour ses réussites remarquables ou sa notoriété internationale, mais surtout pour son apport à la libération des femmes dans le domaine sportif : Bobbi Gibb.

Bobbi Gibb c’est l’histoire d’une femme audacieuse qui s’est lancée dans une course qui paraissait inatteignable contrairement aux normes sociales et sportives de son temps. Elle a couru le marathon de Boston ! Son cheminement ne se limite pas à cela, au contraire. Il symbolise les combats pour l’égalité, la résistance et le sentiment de révolte face aux injustices.

La course contre l’injustice

En 1966, Bobbi Gibb était âgée de 23 ans et aucune femme ne pouvait encore participer aux compétitions de Marathon. On considérait que les femmes ne pouvaient pas supporter la distance de cette compétition de 42,195 kilomètres. Cependant, Bobbi Gibb ne se laissa pas abattre par ce cliché. Durant son séjour à Shrewsbury dans le Massachusetts, elle eut un projet d’envergure : participer au marathon de Boston sans autorisation officielle. Ceci pour démontrer au monde que les femmes pouvaient également atteindre des sommets dans le domaine sportif de haut niveau.

Elle pratiquait en silence, éloignée des regards et des critiques. Ses premières séances d’entraînement se déroulaient généralement en plein air, sans aucune installation. Elle ne disposait ni d’un coach, ni de groupe de soutien. Son unique adversaire était sa propre détermination. 

Une arrivée historique à Boston

Bobbi Gibb a choisi de prendre le départ de la course le jour du marathon, en se cachant au milieu des coureurs masculins. Elle ne possédait aucun dossard officiel ou reconnaissance des organisateurs. Cependant, cela ne l’a pas empêché de prendre le départ. Elle a lutté contre les souffrances corporelles, psychologiques et les conditions adverses. Elle achève sa course en un temps légèrement supérieur à 3 heures et 30 minutes. Ce qui est un très bon temps, tous les marathoniens vous le diront !

Même de nos jours, cette performance est remarquable. Mais ce qui la distinguait davantage, c’est qu’aucune autre femme n’avait jamais entrepris une telle course. Grâce à Bobbi Gibb d’autres femmes ont suivi ses pas par la suite.

Une reconnaissance tardive

Et c’est seulement en 1972 que l’Association d’athlétisme amateur des États-Unis (AAU) a officiellement permis aux femmes de participer aux marathons. En 1967, Kathrine Switzer a également commencé le marathon de Boston avec un dossard. Elle a été la première femme officiellement inscrite à cet événement. 

Quand la loi sur l’égalité des droits féminins dans le domaine sportif est mise en application, les autorités commencent finalement à reconnaître que participer aux manifestations sportives comme les marathons était envisageable et indispensable. Il est important de garder à l’esprit que sans des pionnières comme Bobbi Gibb, le développement vers cette égalité aurait pu se faire beaucoup plus lentement.

Bobbi Gibb : Un symbole de persévérance

Lorsque Bobbi Gibb a entrepris ce projet, son objectif ne visait pas à devenir une figure emblématique. Il visait à montrer à la société que les femmes étaient autant capables que les hommes de relever ce genre de défi. Evidemment dirions-nous aujourd’hui, mais à l’époque la place de la femme dans le milieu sportif était tout autre.

Bien que Bobbi Gibb n’ait jamais reçu de victoire ou été considérée comme la meilleure athlète du monde de son temps, son nom demeure gravé dans les mémoires sportives. Elle s’est distinguée comme une des premières à contester les conventions de genre et à démanteler les obstacles. Et ceci dans un univers où les femmes étaient fréquemment exclues des compétitions à grande échelle.

La Boston Athletic Association lui a remis une récompense en 2013, près de 50 ans après son premier passage au marathon de Boston.

Bobbi Gibb, un modèle

Bobbi Gibb ne se limitait pas à être une coureuse : elle incarnait la vision de l’avenir, la révolutionnaire du sport et un statut de héros. Grâce à elle aujourd’hui, les femmes participent à des marathons à travers le monde. Et parfois ces épreuves ont lieu par des températures extrêmes ou requièrent des conditions physiques compliquées. 

Bobbi Gibb nous souligne que la véritable nature de la compétition ne se limite pas aux records. Un exemple de plus pour nous montrer que TOUT LE MONDE peut atteindre son objectif en se basant sur sa propre confiance sans se préoccuper des commentaires d’autrui.

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