Le 28 juin 2023, Oshin Derieuw s’est qualifiée pour les Jeux olympiques d’été de 2024 à Paris. Elle a obtenu sa qualification à l’âge de 36 ans en atteignant les demi-finales des Jeux européens de 2023 en Pologne.

Cette qualification fait d’elle la première boxeuse belge à participer aux Jeux Olympiques.

 

1. Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ? 

 

Oshin Derieuw : Je m’appelle Oshin Derieuw. 

Jusqu’en juillet, j’ai toujours travaillé à plein temps dans la mairie de mon village.

Ensuite, je suis boxeuse professionnelle et maintenant boxeuse olympique. 

 

2. Quand et comment avez-vous commencé votre discipline ? 

 

Oshin Derieuw : J’avais vingt ans et j’étais en train de chercher une passion parce que mon frère faisait du skate-board. Je voyais que c’était son truc à faire chaque jour. Cela lui donnait quelque chose en plus dans sa vie.

Et moi, j’ai cherché, j’ai essayé plein de choses. À un certain moment, un ami à moi m’a demandé : “Viens une fois la boxe.” 

J’ai dis : “A la boxe ?  Est-ce qu’il y a une salle de boxe où j’habite ?”

Il a dit: “oui, mais oui, il faut venir une fois”

Un jour j’y suis allée et je suis tombée amoureuse de ce sport. Je me suis sentie chez moi et ça m’a fait beaucoup de bien. Je n’avais pas beaucoup de confiance en moi. Et là, le coach le premier jour m’a dit : “Je vois que tu as un peu de talent.”

 

3. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce choix de vie ? 

 

Oshin Derieuw : Je pense que le fait de se développer et évoluer comme athlète mais aussi comme personne. La boxe, le sport et la vie, ça a beaucoup d’analogies. Cela me plaît beaucoup. 

Pour moi, c’était vraiment une école comme l’université en fait.

Et même à l’heure actuelle, j’ai 36 ans, chaque jour j’apprends encore des choses. Maintenant, je suis aussi à l’âge où j’ai la maturité de partager aussi cette émotion et ces leçons de vie. 

 

4. Avez-vous d’autres passions ? 

 

Oshin Derieuw : A côté de la boxe, j’adore aller aux concerts. La musique a une grande importance dans ma vie. Chaque mois, je dois aller voir un concert pour me détendre.

J’aime aussi les vacances, l’aventure, l’adrénaline. Quand je pars en vacances, il n’y a pas un jour où je reste à la plage pour ne rien faire. On fait du surf, on va dans la montagne, grimper, faire du canyoning.

 

5. A quel moment on sent qu’on peut devenir une championne dans votre discipline ? 

 

Oshin Derieuw : Je ne sais pas. En fait tu grandis dans ton sport, tu fais de la compétition. Puis tu sais que tu es bien et tu peux encore t’améliorer.

Mais je pense que le moment où j’ai bien senti que je pouvais être championne, c’est quand j’ai mis les gants avec la française Estelle Mosley. Elle était championne olympique et ils m’ont demandé de mettre les gants pour la préparer pour les jeux olympiques. C’était assez serré, une fois elle gagnait puis c’était moi. 

A ce moment, je me suis dit: ça veut dire que moi aussi, j’ai mes chances en Belgique. Je ne m’entraînais pas en Belgique, je m’entraînais en France. 

Cela m’a donné beaucoup de motivation pour continuer dans le sport. Comme elle était championne, je me suis dit : si elle peut le faire, pourquoi je ne peux pas le faire ? 

 

6. Avez-vous un regret dans votre carrière ? 

 

Oshin Derieuw : Non, je n’ai pas de regret. 

Avant je pensais en avoir mais maintenant, je pense que tout s’est passé comme ça parce que c’est la vie qui a choisi mon chemin.

Tout ce que j’ai fait, ça m’a amené ici, avec la qualification, avec ma médaille d’argent.

 

7. Comment vous préparez-vous pour les Jeux olympiques ?

 

Oshin Derieuw : J’ai un coach à la maison. Ensuite, j’ai mon kiné physio qui fait ma musculation et mes entraînements de course à pied. J’ai également l’entraîneur d’équipe. 

On va également faire beaucoup de stages internationaux et des petits tournois pour garder le rythme.

Je dois aussi faire beaucoup de récupération car je n’ai plus 20 ans. J’ai donc besoin de beaucoup plus de récupération qu’avant. Je dois bien dormir et avoir une bonne alimentation. 

 

8. Quelle a été votre première réaction lorsque vous avez appris que vous aviez été sélectionnée pour participer aux Jeux olympiques de Paris ?

 

Oshin Derieuw : J’ai eu un sentiment indescriptible. C’est comme si je n’y croyais pas. Mais en même temps j’y croyais car je l’avais fait; mais c’est un rêve. Même aujourd’hui je ne réalise pas encore. 

Tout ce que j’ai vécu est repassé dans ma tête en 5 secondes lorsque j’ai appris cette qualification. 

C’est un de mes plus grands vœux qui a été réalisé. 

 

9. Avez-vous un avis sur la place des femmes dans le sport à l’heure actuelle ?

 

Oshin Derieuw : Je pense qu’en Belgique, on est sur la bonne route. On a les filles du basket qui ont bien évolué, le foot et le rugby également. 

Ça s’est déjà bien amélioré mais il faut continuer car ce n’est pas encore assez soutenu et assez médiatisé. 

Si les médias mettent plus d’attention sur le sport féminin, ça va se développer. 

Pour les Jeux Olympiques, par exemple, je suis la première femme belge qui y participe pour la boxe. 

 

10. Des conseils pour les femmes qui voudraient se lancer dans votre discipline ?

 

Oshin Derieuw : Cherche un club de boxe où tu te sens bien, où tu te sens en sécurité et où tu sens que la compétition n’est pas la priorité. La compétition viendra peut-être après mais il faut d’abord se sentir en sécurité, surtout dans un sport de combat. 

 

11. Le mot de la fin ? 

Oshin Derieuw : Pour les filles et pour toutes les femmes, essayez la boxe ! C’est bien pour le corps, c’est bien pour le mental, c’est un sport qui varie beaucoup. Ça permet d’évacuer le stress. 

Il faut aussi croire en ses rêves et tout est possible ! 

 

 

Cet article vous a plu ? Découvrez l’article sur les sports de combat disponible sur notre site. Découvrez également nos interviews exclusives disponibles sur notre podcast sport !