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Nina Samarianov, Maman, pilote de course et business woman

Récemment, nous avons eu l’opportunité de rencontrer Nina Samarianov, une maman ultra organisée qui mène plusieurs vies avec succès. En tant que mère, épouse, entrepreneuse et pilote de courses, elle nous démontre comment il est possible de concilier toutes ses responsabilités tout en gardant la tête sur les épaules !

 

Crédit photo : Nina Samarianov

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Nina Samarianov : Je m’appelle Nina, j’ai 34 ans et je suis mère de 2 filles qui ont 4 ans et 6 ans. Je suis sportive et pilote de course en sport automobile dans un sport mixte mais majoritairement masculin. Je suis quelqu’un d’optimiste, de déterminée et aussi un peu perfectionniste parfois !

Pour mon parcours en quelques mots, j’ai fait une école de commerce au MBA Institute et depuis ce temps là l’entrepreneuriat m’a toujours intéressé et attiré. J’ai créé ma société en 2012 à l’âge de 24 ans dans le marketing digital. Une petite structure où il fallait être multitâche. C’était très enrichissant !

 

J’ai ensuite rejoint une entreprise un peu plus importante de négoce d’import-export de métaux. Le point commun c’était plus la commercialisation d’un produit. Après le produit était différent ! 

“Je suis toujours restée dans cette optique de pouvoir développer, créer, aller de l’avant. C’est un peu une partie de mon tempérament !”

 

Crédit photo : Nina Samarianov

Quand et comment avez-vous commencé le pilotage sur circuit ?

Nina Samarianov : Le pilotage sur circuit a été en parallèle d’apprendre à conduire. On va dire que c’était plus d’un point de vue sécurité ! J’ai fait de la conduite accompagnée à l’âge de 16 ans et je commençais à rouler un petit peu trop vite sur la route, les autoroutes, etc. Mon père m’a alors dit: “tu vas essayer du karting !”. 

“Il pensait plutôt me dégouter de la vitesse, du pilotage et me calmer sauf que ça a fait vraiment l’effet inverse, ça m’a plu !” 

 

Ce qui était assez original en karting c’est qu’il n’y a pas non plus beaucoup de filles ! J’ai commencé petit à petit. Et vu que nous n’étions pas du tout dans le milieu du sport auto, nous sommes allés à la fédération française de sport automobile à Paris pour essayer de comprendre un peu quelle catégorie, comment ça fonctionnait,… Et puis on a découvert une catégorie junior à l’époque en Karting. Ça m’a permis de faire mes premières courses, découvrir le pilotage, le roulage en pelotons avec plusieurs personnes sur la piste.

 
“Finalement ça a été très bénéfique parce qu’on a un diction maintenant qu’on se redit souvent c’est : “la route n’est pas un circuit”. On s’amuse sur le circuit mais sur la route on roule convenablement.” 

Après le karting, de connaissance en connaissance, j’ai rencontré des gens qui m’ont permis de découvrir le circuit en auto et dans la catégorie de l’époque “Legends Car”. Après ça a été en “Fun Cup”, puis “Mitjet”. Ça permet de découvrir un autre environnement qui est toujours très masculin. Les femmes sont très peu représentées dans ces sports-là. J’ai toujours essayé d’en faire une force et de ne pas lâcher par rapport à ça. C’est vrai que ça peut un peu impressionner, surtout que j’avais 18-19 ans. Mais finalement après il y a une bonne entente et de bonnes relations qui se créent et se nouent de fil en aiguille. Et plus récemment, je roule en “Lamera Cup”.

Crédit photo : Nina Samarianov

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre profession ? Comment faites-vous pour gérer à la fois votre vie de sportive et votre vie d’entrepreneuse (+ vie de famille / maman à côté ! ) ?

Nina Samarianov : Il faut être organisée, c’est assez challenging parfois ! Ma mère avait l’habitude de me répéter que “l’anticipation est la clé du succès”. Et je m’y raccroche chaque jour ! Il faut pouvoir jongler avec les agendas de tout le monde, les différentes activités,…  C’est vrai que c’est compliqué. Il y a d’ailleurs des moments où je me dis : “je ne sais pas comment je vais y arriver !”. Je reste humaine ! La difficulté c’est de trouver du temps nécessaire pour chaque activité et chaque personne de ma famille. C’est important pour moi de pouvoir à la fois avoir du temps pour mes filles, pour mon mari, etc. Tout en ayant effectivement la responsabilité professionnelle que j’ai et les engagements sportifs en sport auto quand j’en ai. 

“Ça demande effectivement d’être organisée, d’avoir une bonne répartition du temps !”

Pour vous en dire un petit peu plus sur ma profession, je co-gère une entreprise de négoce. Le but est de faire l’intermédiaire entre les producteurs et les utilisateurs finaux pour l’industrie. On vend principalement des métaux comme le calcium, ses alliages, ou l’arsenic, qui servent à purifier le plomb qu’on trouve dans les batteries de voiture. C’est le seul petit lien avec ma passion mais sinon ce sont des choses totalement différentes. Il peut y avoir des sentiments de découragement lorsqu’on se dit “je ne vais pas réussir à atteindre les objectifs que je m’étais fixés”. Mais dans des moments comme ça j’essaie de garder en tête mes objectifs à long terme. Même si à court terme je ne les ai pas forcément atteint. Je me dis tout de même qu’il va y avoir de l’évolution. 

 

“Côté pro c’est développer l’entreprise, maintenir les relations commerciales existantes. D’un point de vue maman c’est être sûre que mes filles aient suffisamment la dose d’amour dont elles ont besoin pour grandir et asseoir leur socle affectif suffisant. D’un point de vue sportif c’est aussi avoir du temps pour prendre soin de moi pour être prête pour les courses. Et enfin, d’un point de vue de couple c’est aussi avoir du temps pour mon mari pour continuer de faire vivre notre couple.”

C’est important pour moi d’essayer de vivre chaque instant en me disant que je fais le maximum à chaque moment. Et comme quand on construit une maison, c’est une pierre après l’autre qu’il faut monter pour finalement voir l’édifice monté. Je sais que je ne suis pas parfaite mais je me fixe des petits objectifs au quotidien. Même si ça n’est pas forcément l’intégralité à chaque fois de tout, tout de suite; c’est une chose à la fois dans chaque domaine. Et petit à petit je me dis comme ça que je n’ai pas de regret. 

 

“Je fais le maximum pour vivre l’instant et avoir en point de mire les objectifs dans chaque domaine.”

 

Qu’est-ce qu’une semaine type pour vous ?

 

Nina Samarianov : Les jours sont longs mais les semaines sont trop courtes !

Une semaine type ça va être mixer l’école, le bureau, les recherches de partenaires pour financer le sport auto. Parce que c’est quand même un sport qui est onéreux et qui nécessite forcément des partenariats avec des marques pour financer cet aspect là. 

“Dans une journée, c’est comme si j’avais un peu 5 journées !” 

Il y a le matin pour les enfants. Après je pars au bureau. Puis c’est mon mari qui gère les filles en sortie de classe. On se répartit les tâches aussi différemment ce qui me permet moi de travailler plus tôt et puis de rentrer un petit peu plus tard. Même s’il faut quand même que j’honore mon rôle de maman le soir !

Ensuite, il y a aussi la journée maison puis la journée recherche de sponsors,… Ce sont des semaines qui sont bien rythmées, bien chargées. Le rythme est effréné ! La contrepartie c’est qu’il y a très peu d’autres distractions dans la routine. Regarder un film ou ne serait-ce qu’un épisode de série pour moi c’est un moment un peu exceptionnel, comme une soirée de fête ! 

En dehors de ça, je ne regarde pas la télé du tout parce que je préfère me concentrer sur les choses importantes qui règlent ma vie à savoir les enfants, le travail, mon mari, le sport et le sport auto. 

 

“C’est vraiment quelque chose de pleinement assumé et par choix que je vis comme ça !”

Crédit photo : Nina Samarianov

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce choix de vie ?

Nina Samarianov : Je dirais le fait que ça ne soit pas monotone ! C’est très varié et dans tous les domaines. Cela me permet de rencontrer des gens très intéressants qui viennent de parcours vraiment très atypiques et différents. Donc, l’enrichissement humain que cela procure. 

D’un point de vue éducation, par rapport à mes enfants c’est pour moi une façon de leur montrer que lorsqu’on a envie de quelque chose on peut se donner les moyens d’y arriver. Et que si on n’y arrive pas tout de suite, ça n’est pas forcément grave. Ça fait partie de l’acquisition et de l’apprentissage.

 
“C’est en persévérant et en travaillant que les résultats arrivent. La réussite est une question de temps, de volonté et de méthodes.”

 

J’ai en tête un moment assez drôle après une course l’année dernière où j’avais fini 3ème en Lamera Cup. Et c’était “encore” 3ème ! Et ma fille me dit “mais maman pourquoi sur ton trophée c’est marqué encore un 3 ?” Je lui ai dit “c’est vrai, j’aimerai bien gagner et avoir le numéro 1 ! » Mais voilà c’est comme toi quand tu n’arrives pas à faire quelque chose, tu travailles, tu t’entraines ! Tu répètes à fond pour pouvoir être plus performante jusqu’au jour où force de travail et d’entraînement tu arrives finalement à tes objectifs. Eh bien moi c’est pareil ! Les adultes c’est la même chose, on n’arrive pas en un claquement de doigt à arriver au sommet. Mais j’y travaille ! Pour l’instant c’est vrai qu’il y a beaucoup de 3 mais j’aimerai bien avoir quelques “1”. Quelques premières marches à venir mais pour ça il faut s’entraîner !” C’est aussi pour moi une façon de montrer et d’illustrer à mes enfants les propos que nous adultes on peut avoir en tant que parents. De leur montrer en pratique comment les choses sont aussi pour nous. Et que finalement on a les mêmes challenges que cela soit à 6 ans, à 20 ans, à 30 ans,… Qu’il y a des solutions qui existent et c’est la notion de l’effort qui est importante.

 

Crédit photo : Nina Samarianov

Quel est votre meilleur souvenir sportif ?

Nina Samarianov : J’en ai 2 ! Ma première victoire, c’était en 2008 après avoir fait de nombreuses courses en karting et en auto. La première victoire est arrivée et là c’est vraiment la consécration de temps de travail, d’acharnement, de persévérance et d’arriver là où on s’était dit qu’on voulait aller !

 
“C’est vraiment une première marche qui m’a marqué sur le circuit Paul Ricard dans le sud de la France au Castellet ! C’est un souvenir ancré en moi.” 

 

Un deuxième récent, qui s’est passé à Portimao au Portugal. C’était une des plus longues courses du monde. 26h de course en Lamera cup ! Une course et un circuit que je ne connaissais pas du tout. J’ai alors repris les bases pour apprendre.

C’est un circuit qui est très vallonné et d’un point de vue physique c’était vraiment très éprouvant. C’est du pilotage à la fois de jour mais aussi de nuit. La partie nuit a été vraiment très compliquée pour moi parce que j’avais très mal au cœur. J’avais la nausée en pilotant, ce qui ne m’était jamais arrivé de ma vie. Je me suis dit : “Mais comment je vais faire pour aller au bout ?”. C’était une difficulté extrême pour moi d’aller au-delà de cette sensation physique de mal être tout en persévérant parce que l’endurance, c’est un sport d’équipe. Les partenaires sont dans les stands, chacun doit reprendre le volant les uns après les autres. Et il ne faut pas faire de faute pour ne pas pénaliser le placement de la voiture. Garder de la performance tout en n’étant pas bien c’était très éprouvant. La nuit pour contrer cette sensation, je me suis dit : “Imagine que tu vas chercher les filles en urgence quelque part, que c’est limite vital. Que tu le fais pour une bonne raison.”. Ceci pour essayer de me faire penser à autre chose et me déconnecter de ma nausée. 

Mes coéquipiers m’ont laissé faire le dernier relais. À la fin de la course, la sensation de passer le damier en arrivant à la 3e place en catégorie Elite, et d’avoir réussi ce challenge a été tellement émouvante… Je m’en suis mise à pleurer ! 

“C’est la première fois que cela me faisait cette sensation d’être allée au-delà de la difficulté pour finalement un résultat tout à fait honorable et super pour cette première fois sur circuit.”

 

Avez-vous d’autres passions ?

Nina Samarianov : Je n’y consacre pas autant de temps mais j’adore la danse moderne jazz. Preuve qu’on peut être à la fois féminine et faire un sport à tendance masculine ! Et en hiver j’adore le ski. Ça n’est pas quelque chose que je pratique à haut niveau. Mais en tout cas suffisamment bon niveau pour me faire plaisir et vouloir inculquer les plaisirs de la glisse à mes filles qui ont déjà commencé ! Et puis au quotidien c’est plus le développement personnel.

“Au-delà de notre vie, il y a des ressources qu’on doit trouver en nous pour nous permettre d’être heureux au quotidien. Cet aspect là fait de plus en plus partie de ma vie. Ça m’aide à trouver les forces en moi pour vivre chaque instant dans le présent. Avoir vraiment la sérénité nécessaire à chaque instant.”

Auparavant j’étais beaucoup plus dans le futur ou dans la nostalgie du passé. Mais finalement là où on est tous égaux c’est que nous vivons tous dans le présent. S’ancrer dans cette façon de vivre est finalement devenu un peu une passion parce que c’est mon quotidien. C’est même plus une philosophie de vie maintenant !

 

Crédit photo : Nina Samarianov

 

Quels sont vos prochain objectifs sportifs à atteindre ? 

Nina Samarianov : Pour 2023 c’est déjà de trouver les financements pour la saison prochaine j’espère en Lamera Cup. Trouver des marques qui souhaiteraient s’associer à ce que je représente à savoir une femme dans un sport vraiment atypique et plus à tendance masculine ! “J’espère créer de beaux partenariats à venir. Promouvoir le fait qu’il est possible d’être une femme dans un sport plus masculin et de s’y sentir bien.”

Le milieu automobile est ou a été assez macho mais c’est plus vraiment le cas. Dans la catégorie où je roule (Lamera Cup), c’est une catégorie vraiment très bienveillante où ils aimeraient justement avoir plus de femmes qui roulent. C’est une super rencontre que j’ai faite avec eux en 2022 et je les en remercie de m’avoir permis de rouler à leur côté. 

“L’objectif est simple : pouvoir faire la saison complète en 2023 avec les meilleurs résultats possibles sur chaque course !”

 

 

 

Des conseils aux femmes qui aimeraient se lancer dans le pilotage automobile tout en gardant leur occupation professionnelle ?

Nina Samarianov : Quand on démarre dans le sport auto quel qu’il soit, c’est un milieu qui est quand même assez fermé pour l’avoir vécu. Donc trouver la bonne catégorie, suffisamment ouverte d’esprit pour accueillir des débutants. Là encore, la Lamera cup est une super catégorie. 

Il y a trois catégories, une pour les débutants, une pour les “pro AM” (ceux qui sont suffisamment aguerris mais pas encore pro) et après la dernière catégorie “élite” qui recueille à la fois des très bons pilotes amateurs et des professionnels. Si vous êtes intéressées de découvrir le sport automobile, contactez cette compétition Lamera Cup peut être un bon moyen d’entrer en contact avec des gens très bienveillants, sympathiques et ouverts d’esprit. Pour vous initier, faire découvrir le circuit, les notions de pilotage, il y a d’excellents coachs qui prennent en main les gens qui sont totalement débutants. Je reste aussi disponible si je peux en conseiller certaines !

 

“C’est vrai que lorsqu’on a envie de découvrir mais qu’on ne sait pas vers qui se tourner ça peut parfois être un petit peu déroutant. Mon conseil c’est de trouver la bonne catégorie dans laquelle on se sent bien et la Lamera Cup est pour moi une super opportunité pour pouvoir découvrir le sport auto et accessible au plus grand nombre !”

Et puis ensuite réussir à être suffisamment organisée pour pouvoir jongler avec toutes les casquettes !

 

Le mot de la fin ?

Nina Samarianov : Deux petits mots ! Si dans votre audience il y a des personnes qui souhaitent se rapprocher et créer un partenariat avec moi avec grand plaisir pour pouvoir en discuter ! 

Et le deuxième petit mot c’est qu’à chacune de vivre ses passions à fond ! Même si elles sont originales et peuvent paraître un petit peu farfelues parfois ! Nourrissez-vous en et faites-en une force parce que finalement on est tous différents, tous uniques. Et c’est justement la diversité qui crée à mon avis la richesse entre chacun ! 

“Vivez vos passions à fond même si elles sont originales !”

Crédit photo : Nina Samarianov

Merci pour cette belle interview très enrichissante !

Retrouvez Nina sur son compte instagram : https://www.instagram.com/nina.samarianov/.

 

Et si vous souhaitez découvrir les parcours et aventures d’autres sportives entrepreneuses et femmes de sport, n’hésitez pas à consulter la suite de nos interviews exclusives sur notre page ! Et  allez écouter d’autres interviews sur notre podcast sport 

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