Femmedesport rencontre Hermine Bonvallet, surfeuse grosses vagues. A 28 ans, Hermine appartient à l’élite mondiale et surfe dans l’un des spots les plus mythiques de cette discipline, Nazaré !
Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter ?
Hermine bonvallet: Avec grand plaisir, tout d’abord merci beaucoup de me recevoir et de me donner la parole aujourd’hui. Je m’appelle Hermine Bonvallet, j’ai 28 ans et je pratique le surf depuis 8 ans.
En quelques années je suis devenue surfeuse de grosses vagues et pilote de jet-ski à Nazaré. J’y pratique aujourd’hui ma passion professionnellement.
Qu’est-ce qui te fait vibrer dans ce sport ?
Hermine Bonvallet: En numéro 1, je pense que c’est le fait de toujours en apprendre davantage. Le fait que ce soit un milieu aquatique, ça nous pousse à nous dépasser en permanence. En apprendre sur moi-même, en apprendre sur l’océan, à pouvoir ingurgiter un maximum de connaissances.
Bien évidemment, il y a le côté de l’adrénaline. Je pense que c’est une passion que j’ai depuis toujours. Ce qui se relie assez bien avec le côté mécanique, car le surf de grosses vagues c’est un sport qui s’effectue avec un jet-ski. En tout cas celui que j’ai choisi, car dans le sport de grosses vagues tu as deux pratiques. Celui à la rame, et celui en jet-ski qu’on appelle le « tow in ». Moi je me suis plus ou moins spécialisée dans ce sport-là. Et j’adore être pilote de jet, donc c’est aussi une de mes grosses passions.
Pouvoir choisir mes vagues, communiquer avec mon partenaire. Mais aussi être dans une vivacité d’esprit, de communication, de vérification. Car les paramètres changent en permanence : la vague avance, la vague casse, etc.
Je pense que ce qui me fait vibrer c’est de m’être trouvée aussi. De me sentir contente, d’être fière quand je réalise quelque chose que je ne pensais pas pouvoir faire. C’est hyper important dans un milieu sportif, quand on pense à la difficulté que ça représente. Je pense que c’est un des trucs qui me fait vibrer. D’être contente de moi et de me dire « ouf, je fais pas tout ça pour rien ! ».
Qu’est-ce qui t’as amené à pratiquer ce sport ? Comment l’as-tu découvert ?
Hermine Bonvallet: C’est un sport que j’ai découvert via les vidéos bien avant de surfer. Car j’ai commencé à surfer en 2018 mes premières vagues. Et avant ça, j’avais un partenaire qui était surfeur et qui regardait énormément de choses sur le surf. Il y a donc eu ce moment là où j’ai découvert énormément de vidéos de surf.
En 2013 en voyageant aux Etats-Unis j’ai découvert une vague assez mythique à Hawaii. J’avais pas à cette époque de notion de ce qu’était une grosse vague ou une petite vague. J’ai juste découvert une très belle vague, qui était apparemment à ce que j’ai compris après une grosse vague.
Je dirais que j’ai découvert le surf de gros sur ordinateur. Ce qui me faisait vibrer à regarder mais ne me donnait pas forcément envie. Dans le sens où je n’aurais jamais osé imaginer que c’était envisageable. J’avais envie de surfer, il m’est arrivé de me dire « waouh j’adorerais prendre des vagues comme ça un jour ». Mais c’était plus à ce moment-là un rêve qu’autre chose.
Ce qui m’a amené vraiment à faire ce sport, ce sont les gens que j’ai rencontrés. Ils m’ont aidée, m’ont encouragée, ils ont cru en moi. Ils ont planté des idées, qui avec le temps se sont développées. C’est ainsi que c’est devenu ma pratique.
Quels sont tes modèles dans ce milieu ?
Hermine Bonvallet: Je pense que mon modèle principal, c’est Clément Roseyro. Ce qui est plutôt cool car c’est un copain. Il est arrivé à Nazaré cet hiver. C’est un waterman multisport qui pratique de nombreuses activités aquatiques. C’est mon modèle car il a une aisance sur les vagues, il danse vraiment avec. Et ça c’est assez incroyable. Après il y a aussi bien évidemment Lucas Chumbo qui est très fort. Il est champion aujourd’hui et quasiment indépassable dans notre milieu.
Ensuite, dans le côté surf en général j’ai aussi mes mentors. Comme les frères Mangiarotti, et mon chéri avec qui je pratique aujourd’hui mon sport. Ils sont vraiment des grandes figures. Je les admire beaucoup sur leur pratique, leur capacité de pédagogie.
Si je devais parler du côté féminin, il y a une femme à l’époque avant même que je surf, qui était complètement un ovni. A ce moment-là je ne connaissais rien au surf, et c’était une femme qui allait prendre des immenses tubes à Tahïti. Elle était un peu badass, à se jeter dans des trucs monstrueux. Elle a vraiment ce côté ni masculin ni féminin, c’est vraiment une sportive et voilà. A l’époque en tout cas, j’ai regardé ces vidéos de surf pas mal de fois !
Tu peux me parler vraiment du fonctionnement du surf grosses vagues ? Comment ça se passe avec le jet-ski, comment est-ce qu’il t’amène vers la vague ?
Hermine Bonvallet: Le jet-ski, c’est une pratique à part entière. C’est pour ça qu’on dit faire les deux sports : le surf de gros et le surf à la rame. C’est un outil qu’on utilise pour se lancer sur les vagues. Tu as un pilote et un surfeur, ce qui constitue la base d’une équipe. A Nazaré c’est un peu plus complet.
J’ai la chance d’avoir mon équipe, les Red Herrings. C’est une équipe de surfeurs de grosses vagues pour permettre justement d’être au top niveau et être préparé. Car c’est très compliqué d’aller surfer avec n’importe qui. Il faut que tu t’habitues à la personne, à ses repères, à sa façon de piloter.
Tu pars donc du port avec une personne sur le jet-ski et une personne qui va surfer. Quand tu vas surfer, tu as un palonnier donc une corde et au bout un triangle où tu poses tes mains. C’est ça qui va te tracter, comme en wakeboard. Tu te fais lever par le jet-ski, il avance et choisit l’endroit et le moment pour te positionner sur la vague. Jusqu’au moment où tu as assez d’inertie, de vitesse, où tu lâches cette corde. C’est ton moment où tu es un peu tout seul, ton partenaire te laisse gérer la vague.
Et ensuite la vague se termine. Au bout d’un petit mouvement tu signales que tu es prêt à être récupéré. Le jet-ski te récupère entre ces grosses vagues, tout simplement pour éviter que tu t’en prennes une de 6, 10, 15 mètres sur la tête. Et ensuite on recommence, on passe les mousses et on remonte au large.
Donc toi tu fais à la fois surfeuse et conductrice ?
Hermine Bonvallet: Exactement. Les deux sont deux passions quasiment équivalentes. Je suis extrêmement fan d’être pilote, peut-être même un peu plus que surfer. C’est un sport mécanique, j’adore ce côté vitesse, ce côté force.
Au final tu sens la vague, tu détermines le bon moment, c’est aussi beaucoup au niveau de ce que tu ressens, de tes appréciations.
Exactement, et c’est là où vraiment ça devient intéressant. C’est ce qui me fait vibrer. C’est de réussir à procurer aux personnes autour cette sensation que toi aussi tu ressens. Aller partager ce moment, être en harmonie avec ton partenaire et avec la nature. Tout ça c’est incroyable. Il s’agit toujours d’être à la limite entre la prudence et le fait de repousser ses limites. Il faut apprendre à doser et parfois forcément pour apprendre il faut faire quelques chutes.
Quels sont tes projets et objectifs dans le surf grosses vagues ?
Hermine Bonvallet: Comme c’est un sport qui pour moi est une grosse passion, je suis tout à fait consciente que je pourrais difficilement vivre sans. Je vais commencer par dire que j’aimerais vraiment rester dans cette espèce de joie qui m’anime à le faire. Je serai vraiment ravie et je pense que c’est sur le point de changer et de devenir ma vie à plein temps. Ce qui est extraordinaire et j’en suis heureuse.
Mon objectif numéro 1 c’est vraiment de continuer à le faire avec autant de joie, de pas me dire un jour « oh non faut que j’aille à l’eau ». Je pense que c’est important de vouloir garder les pieds bien ancrés. Et surtout dans un sport comme ça, où on peut risquer nos vies.
Ensuite voyager beaucoup, partager et continuer à rencontrer des personnes extraordinaires. Pourquoi pas même aider d’autres personnes à vivre ça. C’est vraiment quelque chose que j’ai vécu grâce aux autres. Je pense que c’est important de se rappeler la chance d’avoir eu les bonnes personnes sur notre passage. Faire de nouvelles vagues, comme j’ai fait cet hiver. Car on a eu la chance de voyager à Hawaï, de découvrir un nouveau spot qui va probablement accueillir une compétition l’année prochaine. En Espagne aussi. Pour mon premier hiver à Nazaré, j’ai été assez gâtée.
Un objectif aussi de résultats, donner des vagues records à mon partenaire ce serait fou. Puisque mon partenaire est également mon partenaire de vie. Je serais très heureuse pour lui qu’il ait des vagues dont il puisse être vraiment fier. Et avec le temps, je pense qu’avant de viser des vagues immenses, j’ai envie d’être vraiment performante sur chacune d’elles. Travailler ma technique et aller chercher des angles, des courbes que peu de gens arrivent à prendre. Ce serait vraiment extraordinaire.
Est-ce que tu vis de ce sport ? Quelles difficultés as-tu rencontrées en te lançant ?
Hermine Bonvallet: Le surf de grosses vagues, c’est un sport mécanique autant qu’un sport qui nécessite de bouger à travers le monde. Il y a des paliers dans tous les sports, je vais parler ici du mien. Il y a un moment où tu es en déficit, puisque ton sport ne te fait pas vivre. Tu dépenses pour pouvoir le faire.
Il y a la deuxième étape où tu es plus ou moins indemnisée. Défrayée pour tous tes déplacements, pour ce que tu vas dépenser sur ton année sportive. Et ensuite tu as l’étape de professionnalisation, ou ton sport va devenir ton métier. Et à ce moment-là tu vas être rémunérée, même envisager d’investir grâce à ça.
J’ai longtemps été en investissement personnel, ce qui s’apparente à du déficit. Si on parle purement de mes entrées et sorties sportives. Bien évidemment ces derniers temps ça s’équilibre beaucoup plus, puisque mes résultats après 8 ans c’est ce que je vends. J’aime parler de ce progrès qui a été très rapide, je peux le promouvoir. Aujourd’hui je suis sur une pente où je suis défrayée et parfois je peux en vivre un petit peu.
Je ne me considère pas encore comme surfeuse professionnelle. J’espère que l’année prochaine, les compétitions et tous les événements dans ce sport vont m’aider bien évidemment. Quoi qu’il en soit je prendrai toujours le pas de faire quelque chose à côté, dans les saisons creuses. Mais effectivement ça c’est un autre aspect de notre équipe, l’aspect sponsoring. Nos mécènes sont là pour nous financer, pour nous aider à construire nos carrières. On a de la chance d’avoir des sponsors qui nous suivent en tant qu’équipe.
On est donc 5 : il y a Lourenço, qui est pilote et surfeur. Francisco qui est aussi un des fondateurs de cette équipe, Thomas un jeune surfeur qui est également pro paddle, et Keitana qui est notre spotteuse. Au-delà de ça, dans les coulisses on a aussi notre équipe marketing et communication. Ce qui est vraiment chouette.
Mais c’est vrai que tout ça, ça a un coût. Surtout qu’à Nazaré, chaque sortie c’est de l’essence et beaucoup de sous engagés. On a ces personnes qui nous sponsorisent et qui croient en nous. Cela nous permet d’éponger beaucoup de notre dépense annuelle.
Tu as des activités annexes pendant les saisons creuses ?
Hermine Bonvallet: Je n’ai pas d’activité annexe spécialement. En fait on essaye vraiment de rester actifs et d’être disponibles pour pouvoir voyager. Car quand la saison est creuse à Nazaré, elle est bonne sur d’autres continents. Il y a des vagues qui sur la côte atlantique ne fonctionneront pas en hiver, mais qui vont fonctionner ailleurs.
Dans ces moments, on continue à exercer dans le surf. On organise des séjours sportifs, des séminaires qu’on essaye de favoriser sur les périodes estivales. C’est avec ça qu’on peut continuer à vivre à travers nos passions car on reste dans notre univers. On pratique, on s’entraîne énormément, mais de façon différente.
Quel est ton meilleur souvenir lié à cette pratique ?
Hermine Bonvallet: Si c’est lié au surf en tant que tel, le début. Les premières fois dans l’océan, dépasser la peur, découvrir un nouvel univers. C’est une chance extraordinaire d’être dans l’eau et de pouvoir voir les rayons du soleil sur une planche, les couchers de soleils, les paysages… C’est un nouvel angle de vue, que l’on ne voit pas depuis le sable ou depuis la côte.
Et puis ensuite si je dois vraiment citer un jour clé, c’est le jour où j’ai eu la chance de démarrer le surf de grosses vagues en 2018 à Hossegor. C’est le jour qui a vraiment changé ma vie. Il a tout transformé, mes passions, ce qui me passait par la tête, même mon aspect physique, mes dépenses, absolument tout.
Est-ce que tu as des spots préférés ?
Hermine Bonvallet: Il y en a deux auxquels je pense principalement. Ce serait Nazaré, car il nous offre énormément de jours de surf de grosses vagues. Ce qui est assez rare car dans d’autres spots il faut souvent attendre les bonnes conditions. Ensuite, je parlerais de Hossegor et Seignosse, la maison !
Tu es aussi engagée de manière associative à côté de ta vie de sportive, est-ce que tu peux nous en parler ?
Je suis engagée dans deux associations. Une dans les Landes, qui j’espère pourra se développer de plus en plus, car c’est vraiment une très belle association. Elle s’appelle Save La Mermaide.
Cette association a pour but de sensibiliser et de travailler sur la pollution marine, les déchets, l’environnement. Elle a été montée par Maud Le Car, qui est une surfeuse professionnelle. Elle en avait vraiment marre de voir à quel point les plages étaient dans un état catastrophique. Maud a mis une belle action en place pour aller travailler avec des écoles, ou des gens qui passent par là l’été. Elle fait des événements pour pouvoir sensibiliser. Pour que les gens se rendent compte de ce que signifie jeter un déchet par terre par exemple.
Je la trouve fantastique par ses différentes façons d’aborder le sujet. Je me suis rendu compte en étant sur les journées de sensibilisation que les gens ne savent absolument pas que par exemple un coton tige dans les toilettes c’est un coton tige dans l’océan. Finalement, il y a pleins de choses à apprendre. Et je pense qu’il sera de plus en plus important d’informer les gens. Car leurs gestes changent quand ils se rendent compte de ce que ça signifie.
On a fait beaucoup de sensibilisation pour les gens qui sont de passage depuis les villes. Car nous on est assez bien loti pour voir tous les déchets sur les plages. On est dans des régions où c’est très présent pour nous, on fait attention pour ne pas polluer les plages. Quand on est en ville on a beaucoup de mal pour imaginer à quel point ça peut être destructeur et sale. Donc voilà c’est vraiment beau de réussir à faire ça.
Ma deuxième association, c’est mon association de surf. C’est une association qui a pour but de réunir et de permettre à des surfeurs qui n’ont pas forcément les structures, les budgets de démarrage que ce soit au Portugal ou à l’international, de se lancer dans un sport aussi onéreux et aussi prenant. Car quand on veut pratiquer un sport professionnellement c’est très dur de gagner tout l’argent nécessaire pour le pratiquer et le pratiquer à plein temps suffisamment pour être pro.
Red Herrings a fondé cette association pour pouvoir profiter des connaissances des uns et des autres, de cette espèce de facilitation. C’est un peu comme une écurie en Formule 1. C’est un endroit avec tout le matériel, toutes les connaissances. Avec des gens formés, aguerris, avec toute une équipe et un set-up. On a 3 jet-ski qui sont tous hyper bien préparés pour ces vagues-là. On a créé des protocoles.
Encore une fois c’est comme en Formule 1. La voiture arrive au stand et voilà t’as 10 secondes où tout le monde sait exactement ce qu’il a à faire. Notre équipe fonctionne comme ça. Chaque chose fonctionne de manière protocolaire. Et dans des situations d’urgence cela peut nous aider à pallier la panique, à être préparés. Tu ne peux pas te permettre qu’il manque un outil.
On fait pas mal d’actions un peu plus sociales basées au Portugal où on essaye d’amener des enfants un peu défavorisés à découvrir l’océan et l’esprit d’équipe. On fait aussi des séminaires en entreprise pour parler de bienveillance, d’entraide. De cet esprit d’équipe qui pour nous dans ce sport est hyper important. On promouvoit ce qu’on aime vivre ensemble : beaucoup de joie, de partage de nos connaissances. Et c’est vraiment chouette.
Est-ce que tu as un mot pour toutes les filles qui souhaiteraient se lancer dans ce sport ?
Hermine Bonvallet: Je pense qu’il n’y a pas de différences particulières entre ce que je pourrais dire à un garçon ou une fille qui souhaiterait se lancer dans le surf de gros. Pour ma part, ça a pris 8 ans d’une vie. Tout ce qui m’a amené là, c’est d’avoir été extrêmement impliquée. D’avoir tout donné et plus encore. Il y a certains sports extrêmes et d’adrénaline qui nécessitent beaucoup de patience, de remise en question, de temps. Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide.
C’est un sport où il faut être prudent. Alors s’entourer de personnes qui ont des grosses connaissances, c’est un accélérateur monumental. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir sur ma route des gens qui ont été me chercher en voyant en moi quelque chose. D’aller demander, ne pas avoir peur, poser des questions, s’informer pour ne pas se mettre en danger et mettre en danger les autres.
Si je devais donner un conseil spécifique aux femmes : il va falloir se muscler à fond, parce qu’il y a quand même le côté où un jet-ski pèse 300 et quelques kilos ! Mes moments de frustration les plus intenses, ça a été de ne pas avoir la possibilité de bouger ces machines toute seule. Quand il y a un nid de poule et qu’il faut sortir une roue, qu’est-ce que ça a été agaçant.
C’est vraiment une petite frustration personnelle, et pourtant je suis loin d’être faible ! Ce qui ne veut pas dire que les femmes sont moins fortes, juste que jje n’’ai pas tout le temps eu cette chance de pouvoir manipuler toute seule notre matériel.
Pour plein de choses, je pense qu’il ne faut pas hésiter pour pouvoir les impressionner, à montrer que l’on est aussi capable. Et même pour se montrer à nous-même qu’on n’a pas besoin d’aide pour tirer le jet, c’est bien de s’entraîner, de se préparer ! C’est super de réaliser ce genre de rencontres, pour pouvoir parler de mon expérience en tant que femme dans un milieu qui est encore aujourd’hui majoritairement masculin.
Le surf de gros n’a jamais été fermé aux femmes. Mais les femmes s’y intéressent de plus en plus et s’ouvrent à ce sport. Je pense que c’est vraiment cool, c’est hyper badass de voir des filles avec leur casque et des immenses planches en train de dévaler des montagnes d’eau avec le sourire. On adoucit quand même beaucoup ce sport. A l’époque en découvrant le sport je suis rentrée dans une équipe de plus ou moins 14 garçons. Et j’ai adoré faire partie de cette équipe. Ils ont tous été tellement accueillants. On a pu vivre ensemble quelques années extraordinaires. Je les remercierai jamais assez d’avoir été aussi aidant. Je pense qu’il ne faut vraiment pas avoir d’appréhension sur le jugement, sur ce qu’un surfeur pourrait penser de ça.
Faut vraiment partir bienveillant et positif, parce qu’ils le sont. Et ce sont de jolies expériences, peu importe le sport. Je pense que quand on arrive là-dedans, on est tous logés à la même enseigne. A un moment, il y a plus que la nature, l’eau, une adrénaline et un partenaire. J’encourage toute femme à ne pas se mettre de barrière, parce qu’il n’y en a pas tout simplement.
Merci à Hermine Bonvallet de nous avoir partagé son histoire et sa passion. Nous suivrons attentivement son parcours chez Femmedesport, et lui souhaitons le meilleur !
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Crédit photo de couverture: https://werocksport.com/hermine-bonvalet-une-jeune-surfeuse-de-gros-prometteuse/